Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Qu’est-ce que l’EQCMA?
En 2004, le Canada a connu sa plus importante éclosion d’influenza aviaire à ce jour. L’épidémie s’est limitée à la Colombie-Britannique, mais elle y a presque décimé les élevages commerciaux de volailles. Cette maladie a affecté 410 fermes. Environ 17 millions d’oiseaux ont dû être abattus, soit de 80 à 90 % du cheptel. Les pertes économiques ont été estimées à plus de 380 M$.
À la suite de cet épisode, les partenaires du secteur avicole québécois ont uni leurs efforts pour doter l’industrie d’un plan de mesures d’urgence afin de faire face à toute maladie avicole à déclaration obligatoire en vertu de la réglementation fédérale1. Le développement et l’amélioration continue de ce plan se sont poursuivis jusqu’à ce jour, mais les partenaires de la filière ont convenu en 2009 d’assurer la pérennité de cette initiative en enregistrant légalement l’EQCMA comme organisme à but non lucratif. Le mandat général de l’Équipe est de prévenir et de minimiser les conséquences économiques et humaines de maladies ciblées pour les producteurs et les partenaires de l’industrie avicole.
Voici les membres actuels de l’EQCMA :
L’Association des abattoirs avicoles du Québec (AAAQ);
L’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière (AQINAC);
Les Couvoiriers du Québec (LCQ);
Les Éleveurs de poulettes du Québec (EPQ);
Les Éleveurs de volailles du Québec (EVQ);
La Fédération des producteurs d’œufs du Québec (FPOQ);
Les Producteurs d’œufs d’incubation du Québec (POIQ).
L’EQCMA compte aussi plus de 45 membres associés provenant d’organisations impliquées directement ou indirectement dans le secteur ou en santé avicole.
Depuis 2009, le mandat de l’Équipe a été en constante évolution. À la suite d’une importante éclosion de laryngotrachéite infectieuse (LTI) ayant affecté une dizaine de fermes dans la région de Beauce-Bellechasse en 2010 et ayant causé des pertes estimées à environ 2 M$, les administrateurs de l’EQCMA ont convenu que l’organisme devait intervenir dans tout cas futur de cette maladie de même que dans les cas de mycoplasmose à Mycoplasma gallisepticum (MG).
Comment l’EQCMA intervient-elle dans les cas de LTI et de MG?
Les quatre principes de base dans une gestion concertée des maladies sont la prévention, la préparation, l’intervention et le rétablissement. Dans ses activités générales, l’EQCMA prône d’abord la prévention par la mise en place de protocoles de biosécurité adaptés à chaque type d’intervenant de la filière. L’objectif est d’éviter toute incursion de maladie dans les troupeaux. Sachant qu’il est pratiquement impossible de ne pas être confronté un jour ou l’autre à une pathologie infectieuse, que ce soit en tant qu’entreprise ou à l’échelle d’un secteur, il faut être prêt à intervenir. C’est pourquoi l’EQCMA a préparé des plans d’action développés avec l’aide de comités composés de partenaires de la filière et de médecins vétérinaires praticiens afin d’assurer des marches à suivre appropriées lors d’éclosion des maladies sous son mandat.
Son plan d’intervention dans les cas de LTI ou de MG décrit donc précisément toutes les étapes et actions à entreprendre lors de l’éclosion d’une de ces deux maladies. L’élément déclencheur est évidemment la déclaration de l’agriculteur. Depuis le 29 juin 2016, tout producteur avicole sous gestion de l’offre est tenu de déclarer à son office de commercialisation ou directement à l’EQCMA toute éclosion de LTI ou de MG et de l’une des quatre maladies à déclaration obligatoire auprès de l’Agence canadienne d’inspection des aliments. Une déclaration transmise dès les premiers symptômes permet une intervention rapide et plus efficace.
Dès la réception de la déclaration du producteur, un processus d’accompagnement s’amorce avec lui afin de l’aider à prendre ses responsabilités. L’EQCMA collabore aussi de près avec son médecin vétérinaire traitant, mais n’intervient pas sur le terrain. Elle coordonne les activités qui doivent normalement se réaliser pour éviter la dissémination de la maladie à d’autres sites et éradiquer le pathogène du site concerné. L’agriculteur devra donc remplir un questionnaire afin d’établir un portrait de son site de production et du statut sanitaire de ses oiseaux, de même que l’identification de tous les intervenants qui livrent des produits et des services dans son entreprise. Cela permettra à l’EQCMA d’émettre des instructions de biosécurité rehaussée lors des suivis auprès de chacun de ces intervenants. Ceux-ci devront respecter ces mesures à chaque visite à la ferme tant que la maladie n’aura pas été éradiquée du site.
Le producteur doit lui aussi se conformer à une série de mesures précises qui comprennent les éléments suivants : contrôle des entrées et sorties du site, vaccination des oiseaux dans les cas de LTI, validation du contrôle des rongeurs et des insectes nuisibles, chauffage du fumier après la sortie des oiseaux dans le bâtiment, lavage et désinfection de celui-ci, vide sanitaire minimal de sept jours après le séchage des bâtiments, etc. Ces exigences sont importantes pour l’éradication de la maladie et ont été éprouvées au cours des dernières années alors que l’EQCMA est intervenu dans plusieurs cas de LTI ou de MG.
Pour une gestion efficace des maladies, il faut aussi des outils adaptés aux besoins. Lors des dernières années, l’EQCMA s’est graduellement dotée de plusieurs outils afin d’intervenir plus rapidement et plus efficacement dans la gestion de maladies sous son mandat.
De plus, l’EQCMA travaille aussi au développement et à la mise en œuvre d’un régime d’indemnisation visant à doter le secteur d’un outil financier qui aide à couvrir les dépenses et les pertes des producteurs ainsi que celles des autres partenaires du secteur. L’implantation de ce programme est prévue en avril 2018.
L’EQCMA est un modèle de concertation sectorielle en prévention et en gestion de maladies qui peut inspirer plusieurs secteurs en production animale au Québec et ailleurs.
Martin C. Pelletier, agr., MBA / Coordonnateur de l’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA)