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Le rapport d’enquête de la firme KPMG concernant Levinoff-Colbex devait préserver, grâce au caviardage, l’identité des principaux intervenants impliqués dans la gestion de l’abattoir.
Pourtant, une simple opération informatique aura suffi à « dévoiler » les nombreux passages cachés à grands coups de traits noirs sur le document mis en ligne par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).
Les noms de la Banque Nationale, des membres du Groupe Cola, de la ministre de l’Agriculture de l’époque, Françoise Gauthier, et de l’ancien président de la Fédération des producteurs de bovins du Québec, Michel Dessureault, y apparaissent.
Dans un communiqué de presse publié la semaine dernière, l’Union paysanne mettait en lumière cette information, écorchant au passage le Groupe Cola et des administrateurs de Levinoff-Colbex. L’organisation critique notamment le versement d’un montant de 800 $ par semaine au président du conseil d’administration de l’époque, Michel Dessureault. Selon le rapport de KPMG, cette résolution a été amenée et entérinée par le conseil d’administration.
Au total, Michel Dessureault aura reçu une rémunération de 41 600 $ par année en 2007 et 2008 et de 19 200 $ en 2009. Aujourd’hui, en entrevue avec la Terre, le principal intéressé affirme n’avoir rien à se reprocher. « Le président recevait un montant fixe sur une base hebdomadaire. C’est une décision du conseil d’administration de l’abattoir », confirme-t-il. En tant que président du conseil d’administration de l’établissement, M. Dessureault avait un rôle de supervision et de coordination de l’entreprise. Il y passait de trois à cinq jours par semaine. « C’était beaucoup de travail », affirme celui qui occupait également les fonctions de président de la Fédération des producteurs de bovins du Québec.
À son départ de la présidence du conseil, son successeur a continué à toucher ce montant forfaitaire. « C’est une pratique courante », fait remarquer Michel Dessureault. Devenu vice-président, le dirigeant n’aura reçu aucun montant forfaitaire ni jeton de présence (indemnité journalière ou per diem).
Éthique?
Selon Michel Dion, spécialiste en éthique des affaires, le versement d’un montant forfaitaire au président d’un conseil d’administration se veut une pratique courante et tout à fait acceptable dans le milieu des affaires. Le professeur de l’Université de Sherbrooke estime d’ailleurs que le salaire de 800 $/semaine, soit environ 40 000 $/année, « n’est vraiment pas exagéré » pour une « petite » entreprise qui aurait un chiffre d’affaires de quelque 20 M$ par exemple. Or, Levinoff-Colbex brassait des affaires pour près de 100 M$.