Les producteurs ont vu leur paye diminuer de près de 9 % en deux mois.

Les producteurs de lait du Québec vont sûrement sursauter et peut-être même s’inquiéter en recevant leur paye d’avril 2012. Ils ont en effet reçu 66,63 $ pour un hectolitre standard, soit une chute de 6,8 % comparativement au mois précédent. La baisse frise les 9 % quand on la compare au prix de 75,06 $ obtenu en février dernier. Le prix de février comprenait toutefois un profit de 1,64 $ provenant de la vente des surplus structurels (poudre de lait écrémé) par la Commission canadienne du lait (CCL).

À la Fédération des producteurs de lait du Québec (FPLQ), on reconnaît que 66,63 $, c’est un prix qu’on n’a pas vu depuis plusieurs mois. Cela dit, la FPLQ recommande aux producteurs de garder la tête froide, car il s’agit d’un phénomène conjoncturel. On justifie cette position par le fait que le marché des produits laitiers demeure solide.

Comment expliquer la baisse d’avril? Les transformateurs ont vendu à la CCL des quantités de poudre de lait écrémé (PLÉ) plus importantes que d’habitude, avance-t-on à la FPLQ.

Destinés à l’alimentation animale, ces volumes sont moins payants que les classes régulières de lait pour les producteurs. La CCL a d’ailleurs acquis ces quantités de PLÉ à très bas prix, dit-on, en raison notamment d’une baisse des prix mondiaux des produits laitiers, de l’ordre de 20 à 30 % par rapport aux sommets enregistrés en 2011. Les producteurs peuvent donc s’attendre à obtenir un profit lorsque la CCL revendra ces surplus structurels, comme ce fut le cas en février 2012. Cela viendra éponger en partie la baisse d’avril. À la FPLQ, on ajoute que le retour de la péréquation provenant de P-5 (cinq provinces qui mettent en commun leur lait), en juin 2012, contribuera aussi à l’atténuer. La reconstruction des stocks de beurre serait aussi en cause dans l’affaissement du prix d’avril.