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Le prix payé aux producteurs de bouvillons pour leurs animaux devrait augmenter dans la prochaine année, selon deux experts questionnés par La Terre.
Le conseiller aux affaires économiques des Producteurs de bovins du Québec (PBQ), Maxime d’Almeida, observe deux grandes tendances aux États-Unis qui dictent le prix du bovin dans l’ensemble de l’Amérique du Nord : une forte demande pour cette viande et une baisse du cheptel depuis 2019 qui se traduit par une réduction de l’offre. « La demande est forte pour les produits du bœuf [notamment de la part des Américains, mais aussi des importateurs asiatiques]. L’ensemble de cette demande exerce une pression sur le prix ici », explique-t-il. L’expert souligne que la réduction du cheptel chez nos voisins du sud est attribuable au faible prix obtenu par les éleveurs, qui rend la production peu profitable depuis deux ans, et à une sécheresse là-bas qui nuit à la culture de fourrage destiné à l’alimentation du bétail. « Une diminution de l’offre additionnée à une hausse de la demande, ça devrait faire augmenter les prix en général. […] Difficile [toutefois] de dire si ce sera une hausse significative », spécifie Maxime d’Almeida. « L’ampleur de la hausse va vraiment dépendre de la baisse du cheptel aux États-Unis », croit-il.
Déjà, le prix du bouvillon a progressé depuis le début de 2021. Il se situe désormais à 2,50 $ la livre/carcasse, à l’agence de vente des PBQ, ce qui est de 1,5 % plus élevé qu’à pareille date en 2020.
Différence possible sur la profitabilité
Sébastien Pouliot, économiste agricole principal à Financement Agricole Canada (FAC), fait des projections similaires pour la prochaine année lorsqu’il consulte les marchés des contrats à terme aux États-Unis. « Je ne dirais pas que ce sera une forte hausse. […] Ce n’est pas hors de l’ordinaire, mais ça peut faire une différence entre une entreprise qui est profitable et une qui ne l’est pas », analyse-t-il.
L’expert estime que la demande chinoise pour le bœuf sera à surveiller. « Ç’a été fort avec la fièvre porcine africaine en Chine qui a fait augmenter le prix du porc [là-bas]. Les prix étaient tellement élevés que les acheteurs se sont tournés vers le bœuf », explique-t-il, n’écartant pas la possibilité néanmoins que le phénomène s’essouffle. « Il s’agira de voir si l’importation de bœuf en Chine va garder son momentum. »
M. Pouliot reconnaît que l’année 2021 a été difficile pour les éleveurs de bovins, notamment en raison de la flambée du prix des intrants.
« Mais on s’attend à une augmentation de la profitabilité pour 2022, parce que les prix seront meilleurs. Et plus tard, on peut s’attendre à une diminution des coûts de production », prévoit-il.