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L’alimentation représente le plus important poste de dépenses dans une entreprise vache-veau. Il est donc important d’avoir une gestion efficiente de cet intrant à la ferme.
On le sait : le pâturage est la source de fourrages la plus économique. Les frais de récolte mécanique étant éliminés, chaque tonne de fourrage vert consommée est beaucoup moins coûteuse que le foin ou l’ensilage. D’où l’importance de maximiser l’utilisation des pâturages en fonction des superficies disponibles et des possibilités de chaque région.
Pourquoi miser sur une meilleure gestion des pâturages?
Dans le cadre de sa conférence présentée au Congrès bœuf du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) le 7 octobre dernier, Jessica Guay-Jolicoeur, experte en production bovine pour Opti-Bœuf chez Sollio Agriculture, a expliqué que la plus-value des pâturages pour une entreprise vache-veau repose potentiellement sur deux leviers de gestion : la réduction des coûts d’alimentation du troupeau et la diminution de la charge de travail par vache.
Comment ça marche?
Pour valider ces deux hypothèses, elle a procédé à une analyse comparative d’un troupeau de 100 vaches de 680 kg et 94 veaux évoluant dans trois systèmes de paissance différents. Dans le premier scénario, le pâturage est en rotation à faible rendement avec une alimentation du troupeau au champ pendant sept jours durant la période sèche. Dans le deuxième scénario, les animaux évoluent dans un pâturage en rotation modérée sans alimentation additionnelle durant l’été. Dans le troisième scénario, le pâturage est en bande (intensif).
Le modèle d’analyse proposé permet, à travers les rendements et le nombre de jours de paissance, de mettre en évidence le volume de foin nécessaire pour nourrir le troupeau annuellement. Plus le pâturage est intensif, moins le producteur a recours à un apport additionnel en fourrage. De fait, il faudra 1 472 balles rondes de 500 kg en pâturage peu productif (scénario 1), 1 282 balles en pâturage en rotation (scénario 2) et 966 en pâturage intensif (scénario 3).
En outre, l’analyse montre qu’il faut plus de superficies dans un système de paissance peu productif que dans un pâturage en rotation ou intensif. Le système peu productif exige aussi une plus grande charge de travail. Au contraire, le système de pâturage intensif permet de minimiser les coûts d’alimentation et la charge de travail par vache.
Toutefois, même si l’intensification des pâturages au Québec favorise la gestion et la pérennité des entreprises bovines en réduisant les coûts d’alimentation du troupeau et la charge de travail par vache, il n’en demeure pas moins que cette pratique peut entraîner une augmentation des charges de l’entreprise dans un contexte marqué par une augmentation importante du prix des intrants agricoles (fertilisants, semences, carburant, etc.).
Dans de telles circonstances, les producteurs peuvent avoir intérêt à consulter les publications du CRAAQ pour internaliser pleinement les avantages du pâturage intensif, notamment le chapitre 5 – Nutrition et alimentation de la plus récente édition du guide La production vache-veau; Pâturage – Analyse comparative provinciale 2020 – Analyse de données AGRITEL 2022; Pâturage en rotation – Budget 2021 et la fiche synthèse Bœuf à l’herbe disponibles au www.craaq.qc.ca.
Zakari Tchambou, M. Sc. agroéconomie
Cet article a été publié dans le cahier spécial Bovins du Québec de février 2023