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Ces dernières années, le producteur de porcs et de grandes cultures Ghyslain Noiseux, de Dunham, près de Cowansville en Estrie, a accru sa production de foin sur plusieurs hectares.
Il en produit maintenant sur environ 14 hectares, en plus de sa production de maïs sur 30 hectares, de soya sur 18 et de blé sur un autre 18. Environ 75 % des terres qu’il exploite sont en location.
« Pour moi, c’est beaucoup plus avantageux que d’acheter des terres et de mettre 20 ans à les payer, explique-t-il. C’est ce qui m’a permis de prendre de l’expansion sans me serrer la ceinture. Avec ces superficies cultivées et mon parc d’engraissement de 300 porcs environ, je n’ai pas une grosse ferme. J’ai une exploitation diversifiée qui me permet de bien tirer mon épingle du jeu. »
L’aventure de la production de foin de Ghyslain Noiseux remonte à une dizaine d’années, d’abord sur moins de quatre hectares.
« Il faut savoir que dans notre région, il y a de nombreuses terres qui se trouvent sur des caps rocheux, moins propices aux grandes cultures, mais qui sont excellentes pour la production de plantes fourragères. Sans compter que le foin est moins attirant pour la faune, très dense dans la région avec les ratons laveurs et les chevreuils qui se servent dans les champs de maïs. »
Les prairies de Ghyslain Noiseux sont ensemencées de graminées, de brome, de fétuque et de mil servant à produire du foin sec en balles carrées entièrement destinées à la vente. « J’ai la réputation de produire un foin de qualité qui m’assure une clientèle régulière. Il y a plusieurs producteurs laitiers et aussi des éleveurs de chevaux qui sont de plus en plus nombreux. »
Pourtant, pas question pour lui d’accroître sa production de foin même s’il sait que la demande, elle, est en croissance en raison principalement des situations de pénurie dans certaines régions. Certains de ses collègues ont d’ailleurs choisi d’accroître leur production de foin pour sécuriser leur approvisionnement.
« Je peux comprendre les producteurs qui se laissent tenter par les prix élevés du maïs et du soya surtout s’ils possèdent de grandes superficies, mais ils sont eux aussi confrontés à des problèmes de disponibilité de fourrage. Dans mon entourage, il y a un producteur laitier qui a dû acheter pour 50 000 $ de foin pour nourrir son troupeau. En plus du stress de l’approvisionnement, il y a les dépenses additionnelles que ça génère. »
Ghyslain Noiseux le reconnaît, la culture de foin peut s’avérer exigeante. « Évidemment, il faut parfois investir dans l’équipement, dit-il. Dans mon cas, il me manquait une faucheuse et une faneuse. Il y a aussi tout le travail au champ pendant l’été et qu’on ne fait pas avec le maïs et le soya, en plus du stress des conditions climatiques parce qu’il faut avoir la bonne fenêtre météo pour avoir quatre jours de séchage. Malgré tout, je considère que ça en vaut la peine. »
Rien donc qui suffise à provoquer chez Ghyslain Noiseux une remise en question de son choix de cultiver des prairies dans la région de Dunham.