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On entend de plus en plus parler de l’importance des bonnes bactéries pour la santé intestinale. Ce que l’on sait moins, c’est que de plus en plus d’études scientifiques indiquent, tant chez les animaux de laboratoire que chez l’homme, qu’il y a un lien entre le comportement et la composition de la flore intestinale, souvent appelée microbiote.
Chez les porcs, pourrait-il exister un lien entre la composition de ce dernier et le mordillage de la queue? Ce problème très commun est associé non seulement à un enjeu de bien-être animal, mais également à des pertes économiques et à la salubrité des viandes.
Mordeurs versus mordus
En fait, les abcès à la queue et à la colonne vertébrale sont fréquents chez les animaux mordus et peuvent entraîner la contamination de la viande.
Des chercheurs de la Chaire de recherche en salubrité des viandes de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, en collaboration avec des chercheurs d’Agriculture et Agroalimentaire Canada de Lennoxville, ont donc comparé, avec des conditions sur le terrain, la composition et la structure du microbiote intestinal de groupes formés de 12 porcs normaux en engraissement à ceux de 12 porcs mordeurs et d’autres mordus. Ils ont de plus mesuré le -cortisol sanguin des animaux suivis afin d’évaluer leur état de stress.
Sans surprise, les niveaux de cortisol ont révélé que ceux qui avaient été mordus étaient stressés, mais fait un peu plus étonnant, les mordeurs démontraient également des taux plus élevés, ce qui laisse croire que ce comportement est induit par un stress environnemental.
En analysant le microbiote intestinal de ces animaux et en dénombrant certains genres bactériens, il a été possible d’observer que la composition et la structure de celui des porcs normaux étaient significativement différentes de celui des porcs mordus et mordeurs.
Du yogourt pour les porcs? Les bactéries du genre Lactobacillus, un genre fréquemment présent dans les probiotiques vendus en pharmacie ou même dans du yogourt pour favoriser la santé intestinale de l’humain, étaient significativement plus nombreuses chez les porcs normaux étudiés lors de cette recherche. Rassurez-vous : l’intention n’est pas de donner du yogourt aux porcs. Toutefois, il est fort possible que l’ajout de certains nutriments ou composés à leur diète soit utile à la croissance de ce genre bactérien. Ainsi, il serait éventuellement possible non seulement d’améliorer leur santé intestinale, mais d’aider également au contrôle de certains problèmes de comportement. |
Dr. Sylvain Quessy, Médecin vétérinaire et professeur titulaire à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal et directeur de recherche
Nassima Rabhi, Étudiante à la maîtrise, Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal
Nicolas Devilliers, PH. D. et Luigi Faucitano, PH.D., chercheurs scientifiques chez Agriculture et Agroalimentaire Canada et codirecteurs de recherche