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Les producteurs de cerfs rouges s’inquiètent du projet pilote d’ajout de viande sauvage dans une dizaine de restaurants prévu à l’automne 2014 et autorisé par Québec.
« Un mâle en rut a un goût très prononcé. Certains consommateurs vont aimer cette expérience, mais d’autres moins, et nous craignons que des gens soient à jamais rebutés par la viande de gibier », déplore Gaétan Lehoux, président de l’Association cerfs rouges Québec (ACRQ). Mentionnons que la période envisagée pour intégrer la viande sauvage au menu de 10 restaurants québécois correspond à celle de la reproduction du cerf de Virginie et de la chasse, ce qui se traduit du même coup par un changement de goût chez le cerf mâle.
Jacqueline Gosselin, propriétaire de la ferme de cerfs rouges Jamic SENC à Saint-Odilon en Beauce, craint aussi que ce projet ne soit pas assez réglementé. « Les animaux ne seront pas identifiés, ce qui est pourtant important pour la traçabilité », affirme Mme Gosselin. « De plus, à titre de producteurs, nous devons respecter des cahiers des charges rigoureux, tandis que ce n’est pas le cas pour la viande sauvage », ajoute l’éleveuse de cerfs. « Comment voulez-vous que je concurrence une viande qui ne coûte rien à produire? » s’insurge aussi M. Lehoux.
Le président de l’ACRQ se questionne de surcroît sur les mesures d’hygiène à respecter. « Toute viande qui est destinée à la revente doit être abattue dans un abattoir selon les règles de l’art, affirme M. Lehoux. Les bêtes doivent être saignées et éviscérées en quelques minutes, par exemple, et je crois que ce sera difficile à vérifier en pleine forêt. » Enfin, ce dernier redoute même le braconnage et les répercussions sur les cheptels de cerfs.
« J’espère que nous serons avisés s’il y a des consultations futures », conclut M. Lehoux.