Actualités 10 juin 2015

L’ASRA veau de lait menacé

L’avenir du programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) dans la production de veaux de lait est compromis.

La direction de la Financière agricole du Québec (FADQ) s’apprêterait à recommander au conseil d’administration de l’organisation d’abolir l’ASRA dans l’élevage de veaux de lait.

Il faut se rappeler qu’en février dernier, la FADQ annonçait d’importants changements au programme. Elle justifiait ces mesures par l’impossibilité de reconnaître un intérêt assurable pour la majorité des entreprises adhérentes et d’établir des coûts de production transparents et objectifs. Elle confiait du même coup à un comité le mandat d’évaluer les conditions nécessaires afin de ramener le risque assurable à la ferme.

Selon ce que la Terre a appris, la direction de la FADQ recommanderait maintenant l’abolition du programme. Cette recommandation sera présentée à la prochaine réunion du conseil d’administration de la FADQ, qui se tiendra vendredi. La Fédération des producteurs de bovins du Québec (FPBQ) a tenté à plusieurs reprises de faire reporter cette décision. Elle s’est toutefois butée au refus de la Financière.

Dans une lettre acheminée le 10 juin au ministre de l’Agriculture du Québec, Pierre Paradis, et au président-directeur général de la FADQ, Robert Keating, la Fédération exprime « sa vive déception face à la gouvernance de la FADQ dans ce dossier, laquelle agit trop rapidement ». La FPBQ aurait plutôt souhaité que la société d’État puisse proposer des solutions pour conserver l’admissibilité du veau de lait à l’ASRA.

L’organisation a d’ailleurs déposé un plan d’action afin de ramener l’assurabilité à la ferme. De plus, la FADQ propose actuellement deux chantiers sur l’admissibilité du secteur aux programmes Agri et à un programme de transition. Pour la Fédération, ces chantiers devraient avoir exécuté leurs travaux avant de trancher sur l’avenir de l’ASRA veau de lait.

« Il nous apparaît prématuré et imprudent de prendre une telle décision et ainsi de risquer de créer une panique dans ce secteur. Une telle décision aura pour conséquence la fin de plusieurs dizaines d’élevages, propriétés de familles, et entraînera une perte d’emplois non négligeable dans la filière qui en compte actuellement 2 500 », fait valoir la FPBQ.