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DRUMMONDVILLE — Après avoir vécu une période difficile en 2017 causée par d’importants surplus, les éleveurs de lapins sont invités à produire plus afin de répondre à une hausse de la demande sur le marché. Un défi de taille pour les éleveurs qui doivent composer avec un marché imprévisible.
« Ça fait un an qu’on manque de lapins. […] Le temps des Fêtes, c’est la période où c’est le plus fort. Pour les acheteurs, c’est vraiment catastrophique », a déclaré Julien Pagé, président du Syndicat des producteurs de lapins du Québec (SPLQ) lors de l’assemblée générale annuelle de l’organisation, le 7 décembre.
Le producteur de Yamaska affirme que tous les acheteurs de l’industrie réclament plus de lapins que ce qui a été consenti dans leur engagement annuel. Actuellement, environ 85 % de leurs besoins seraient comblés. Cet automne, les éleveurs n’ont pas été en mesure de livrer leur part de production attribuée (PPA). « Cette hausse de la production aurait pourtant permis de relancer solidement la croissance dans le secteur », rapporte l’agronome Yan Turmine dans son mot sur l’agence de vente dont il assure la gestion.
Afin de stimuler les ventes cette année, le SPLQ avait redistribué les PPA entre les producteurs et mis en place un programme de ristournes aux acheteurs. Tout récemment, le Syndicat a aussi annoncé l’émission de nouvelles parts de production intérimaire (PPI) pour des entreprises existantes et en démarrage.
Aucune garantie
Le président reconnaît qu’il est difficile d’assurer la pérennité de la production alors que les ententes avec les acheteurs doivent être renouvelées chaque année. Cela n’offre aucune garantie aux éleveurs qui peinent déjà à investir dans leur entreprise. « Du vieux gagné, les producteurs n’en n’ont plus. On le prend où l’argent pour avoir des femelles, de la génétique et moderniser les cages pour être capables d’augmenter notre capacité? » demande-t-il.
Invité à l’assemblée, le propriétaire de la Ferme avicole d’Oka, Claude Dicaire, a indiqué recevoir environ 2 100 lapins par semaine, alors que l’entente est fixée à 3 000 têtes. « Les conditions du marché sont assez bonnes […]. Je comprends qu’il y a du rattrapage à faire, mais il faut générer les quantités prévues », a-t-il conseillé aux membres.
Le discours de cet acheteur et les réflexions autour du manque de lapins ont fait réagir certains membres, une fois qu’il eût quitté la salle. « Je m’excuse, mais moi, je n’accepte pas que ce soit de notre faute, a lancé Martine Paul, une productrice de la région de Québec. Là, tout d’un coup, il faudrait qu’on fournisse plus. Ce ne sont pas des vis que je produis. »
Par ailleurs, le Syndicat a signifié son intention d’être plus sévère envers les membres qui ne livrent pas les quantités annoncées à l’acheteur. Au cours de l’assemblée qui réunissait une vingtaine d’éleveurs, le président a indiqué vouloir être prudent pour la relance afin d’éviter le scénario de crise de l’an dernier. Toutefois, il se dit convaincu d’une chose : « Plus vite on augmente le nombre de lapins mis en marché, mieux on va s’en sortir. Le nerf de la guerre est vraiment là. »