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Les éleveurs font face à de graves problèmes de revenus et sont démoralisés, vu l’explosion de leurs dettes.
Cette déclaration du professeur Hugh Campbell, qui enseigne la sociologie à l’Université d’Otego, en Nouvelle-Zélande, tranche avec les discours habituels qui encensent le modèle néo-zélandais. M. Campbell les a tenus devant les Producteurs laitiers du Canada, réunis en assemblée annuelle en février. « Les grands gagnants de la déréglementation sont les consommateurs à travers le monde. L’agneau néo-zélandais n’a jamais été aussi bon marché dans les épiceries du Royaume-Uni », a-t-il ajouté.
L’analyse du professeur touche la période 1984-2011. Selon lui, « les éleveurs pourraient tirer deux fois plus de revenus de leur production en mettant en valeur leurs produits (bien-être animal, qualité, agriculture durable, etc.) et en cessant de se concurrencer et de vendre au plus bas prix sur les marchés internationaux ». Avec seulement 7 % de la production ovine mondiale, la Nouvelle-Zélande fournit presque la moitié des échanges mondiaux.
Contrairement aux secteurs du lait et du kiwi, les éleveurs d’agneaux ont démantelé leurs offices de producteurs en plusieurs sociétés exportatrices après 1984, année de la fin des subventions de l’État. Leur refus de coordonner leurs activités a conduit à une chute de prix radicale sur les marchés clés, explique M. Campbell, ce qui oblige les éleveurs à améliorer sans cesse leurs gains d’efficacité et de productivité afin de demeurer dans la course. Les carcasses d’agneaux ont grossi du tiers pour atteindre 17,7 kilos en 2009, grâce à la génétique et à une gestion plus rigoureuse.
L’industrie de la viande ovine néo-zélandaise a raté une belle occasion d’imiter le succès de Fonterra, la fameuse coopérative laitière. Les coopératives Silver Fern Farms et Alliance, qui regroupent quelque 25 000 éleveurs et 57 % des abattages ovins, ont en effet refusé en 2008 de créer la mégacoopérative « Meat Action Group ».