Élevage 29 août 2014

L’accord de principe dénoncé

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QUÉBEC — Plus de 300 manifestants ont bravé le froid qui sévissait dans la Vieille Capitale afin de participer à la marche de solidarité des partenaires du secteur laitier québécois, aujourd’hui.

La manifestation, en marge de l’assemblée générale spéciale de la Fédération des producteurs de lait du Québec, a suivi l’adoption par l’assemblée, à l’unanimité, d’une résolution demandant au gouvernement fédéral de ne pas ratifier l’accord, à moins que plusieurs conditions soient remplies. Ces conditions portent notamment sur une réduction des accès concédés dans l’accord de principe, un allongement de la période d’implantation des fromages européens, un contrôle plus serré aux frontières canadiennes, la réciprocité au chapitre des conditions de production et de transformation des produits importés ainsi que des compensations financières complètes et structurantes pour les acteurs pénalisés.

Partis de l’hôtel Loews Le Concorde, les manifestants ont fait un arrêt devant l’Assemblée nationale du Québec. « Je veux être en avant avec vous, ceux qui sont pénalisés par cette décision, leur a déclaré le ministre québécois de l’Agriculture, François Gendron. C’est sûr qu’on va travailler avec vous avec acharnement afin de réduire au minimum les inconvénients de cet accord conclu par le gouvernement fédéral. Les petits fromagers, dont l’apport à la souveraineté alimentaire est significatif, peuvent aussi compter sur nous. »

Ils ont aussi eu droit à la visite du chef du parti libéral, Philippe Couillard, qui a affirmé, en aparté, être bien au fait des enjeux liés à cet accord économique pour l’industrie laitière du Québec. Il était accompagné du porte-parole en agriculture, Stéphane Billette, et de la députée Marguerite Blais.

« L’ensemble du milieu agricole est solidaire du secteur laitier et fromager, a pour sa part déclaré le président de l’UPA, Marcel Groleau, devant l’Agence des services frontaliers du Canada – responsable du contrôle des frontières et des importations. » Aucun politicien n’était là pour s’adresser à la foule.

Président de l’Association des fromagers artisans du Québec, Louis Arsenault a déclaré : « Nos artisans fromagers ont investi des efforts considérables pour développer un secteur fromager qui est devenu un fleuron de notre agroalimentaire. Les importations concédées auront un impact très dommageable pour nos entreprises. C’est comme si 1 000 nouvelles fromageries venaient d’un coup compétitionner les nôtres. »
Outre les délégués à l’assemblée de la FPLQ et des producteurs de lait de la base, le cortège incluait les leaders de la coopération (Agropur, Nutrinor, La Coop fédérée), les trois dirigeants de l’Union des producteurs agricoles, dont le président Marcel Groleau, des fromagers de toutes les régions du Québec et même des représentants d’associations de producteurs laitiers d’autres provinces. On remarquait aussi la présence de présidents de plusieurs fédérations régionales et spécialisées affiliées à l’UPA, dont celle des producteurs d’agneaux et de moutons, de chèvres et de bois.

Les pancartes brandies par les manifestants étaient très colorées : « Les frontières sont des gruyères, bouchez les trous! », « Fromages d’ici, pas de là-bas! » et « On aime mieux les raclettes que les raclées! »