Élevage 23 septembre 2014

La traçabilité d’un océan à l’autre

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Tel que publié dans La Terre de chez nous

L’annonce de 20 M$ pour la création d’un système national de traçabilité pour l’élevage et la volaille, d’ici 2011, était sans contredit le point saillant de la rencontre de tous les ministres de l’Agriculture du Canada à Niagara-on-the-Lake la semaine dernière.

NDRL: cet article a été publié dans La Terre de chez nous, du jeudi 16 juillet 2009

« Notre gouvernement travaille en étroite collaboration avec les producteurs canadiens pour s’assurer que les systèmes de traçabilité fonctionnent d’un bout à l’autre de la chaîne de valeur », a précisé le ministre de l’Agriculture, Gerry Ritz, qui a aussi mentionné qu’avec ces systèmes, les éleveurs devraient obtenir plus facilement du crédit et des prix plus élevés pour leur viande tant au pays qu’à l’étranger. Le système permettra de retracer « rapidement et efficacement » un problème potentiel avant qu’il ne se répande. Le gouvernement compte sur l’ouverture de nouveaux marchés à l’international grâce à cette traçabilité. Cette annonce canadienne survient quelques jours après que le gouvernement américain eut annoncé son intention de mettre en place une traçabilité des aliments (voir texte page 8).

Rappelons que l’Alberta et le Québec sont en avance sur les autres provinces du point de vue de la traçabilité, et le fédéral reconnaît ce fait. « Nous voulons tirer profit de leur succès pour aider toutes les régions à créer un système national », a déclaré le ministre Jean-Pierre Blackburn. Le nouveau ministre québécois de l’Agriculture, Claude Béchard, a semblé rassuré par cette attitude. « J’ai obtenu l’engagement du ministre fédéral que le système national se mettra en place sur la base des initiatives existantes au Québec. Ceci nous permettra donc de poursuivre le développement de la traçabilité au Québec », a déclaré le ministre Béchard, qui s’occupe également des Affaires intergouvernementales canadiennes pour le gouvernement Charest. « C’est la première fois qu’il y a une date de livraison », souligne Linda Marchand, directrice générale d’Agri-traçabilité Québec (ATQ). Selon cette dernière, la traçabilité obligatoire au Canada devrait commencer par le boeuf, le porc, les ovins et la volaille pour éventuellement couvrir toutes les espèces. Le Québec est en avance avec une traçabilité dans le bovin depuis 2002 et dans l’ovin depuis 2004. Le secteur porcin canadien devrait être prêt en 2010 et le Québec pourrait aller de l’avant en 2009. Le Conseil canadien du porc a d’ailleurs signé une entente avec Agri-traçabilité international (ATI) (une filiale d’ATQ). Pour la volaille, on en était encore aux projets pilotes, mais la volonté d’instaurer une traçabilité était déjà là et un premier règlement devrait aboutir en 2010.
ATI espère jouer un rôle important dans la traçabilité canadienne, mais devra convaincre plusieurs secteurs et provinces pour y arriver. Il faut d’une façon ou d’une autre s’assurer que les bases de données qui seront créées seront compatibles avec le futur portail canadien. Curieusement, seule la Saskatchewan n’a pas donné son accord à un système national de traçabilité obligatoire.

Porcs et sécheresse

Plusieurs provinces, dont le Québec, ont insisté auprès du fédéral pour qu’il engage des « actions concrètes » afin de résoudre les problèmes du secteur du porc (voir texte page 3). Le porc et la sécheresse dans l’Ouest étaient d’ailleurs les deux principaux sujets abordés par les ministres en conférence de presse.

Outre ces sujets chauds, des provinces ont demandé une aide fédérale aux abattoirs de bovins qui doivent concurrencer l’industrie américaine en assumant une réglementation plus sévère et plus coûteuse pour le retrait de matières à risque spécifiées (MRS).

Le Québec a aussi porté à l’attention d’Ottawa la nécessité de tenir compte du système de certification biologique déjà en place dans la province dans la nouvelle réglementation fédérale.

Nombreuses discussions

Il a aussi été question de commerce et d’accès aux marchés et les provinces ont appuyé la création d’un Secrétariat de l’accès au marché (COOL, boeuf en Corée, H1N1, etc.). Le Québec a insisté sur la création d’une règle canadienne de composition des yogourts. L’Accord de commerce interprovincial (ACI) ne semble toutefois pas avoir tellement progressé du côté agricole.
Les discussions sur le cadre stratégique Cultivons l’avenir ont également progressé notamment en ce qui concerne Agri-flexibilité et une révision des programmes de soutien au revenu qui a été commandée et qui devrait être complétée au début de 2010.