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La stabulation entravée, encore présente dans 90 % des fermes laitières au Québec, n’a pas d’avenir.
Et l’ajout d’une aire d’exercice pour permettre aux vaches de bouger ne suffira pas pour contrer cette tendance de fond. C’est en tout cas ce qu’ont avancé les vétérinaires Herman Barkema et Simon Dufour, conférenciers à la 10e édition du Colloque sur la santé des troupeaux laitiers, en novembre dernier. Quelque 200 participants étaient au rendez-vous, dont 43 % d’agriculteurs, avec une forte représentation de la relève.
« La croissance de la taille des troupeaux et les systèmes de traite automatisés vont progressivement éliminer la stabulation entravée », a fait valoir le Dr Barkema, de la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Calgary. Il y a déjà quelque 600 fermes au Canada qui fonctionnent avec des systèmes de traite automatisés, et quelque 10 000 dans le monde. « Mais c’est d’abord la pression des consommateurs, surtout les grandes chaînes d’alimentation et les transformateurs, qui va forcer les producteurs à prendre le virage sur un horizon d’environ 10 ans. » Les consommateurs exigent des aliments sécuritaires, produits de façon écologique par des vaches en santé et heureuses, a-t-il résumé.
Selon M. Barkema, « nous allons vers l’interdiction de construire des étables à logettes attachées, car nous n’avons pas de preuves que ce système est si bon que ça, y compris pour les éleveurs ». Yvon Boucher, producteur de lait à Saint-Césaire, en Montérégie, a fait valoir qu’il fallait « défaire des perceptions » au sujet des vaches attachées. « Dans l’étable, elles n’ont pas de mouches, se couchent sur des tapis et bénéficient d’une ventilation adéquate. Et envoyer 100 vaches et plus dehors, ça te détruit un pâturage à une vitesse folle », a-t-il illustré.
« Comment allez-vous faire pour convaincre les consommateurs que la stabulation entravée, avec trois pieds de chaîne, permet aux vaches d’exprimer leur comportement normal?, lui a demandé le Dr Dufour. Un jour, on va se faire tirer la plug. Certes, on ne va pas fermer les étables à stabulation entravée à une date précise. Mais un moratoire à ce sujet pour les nouvelles étables va finir par marginaliser les logettes attachées. » L’ajout d’une cour d’exercice constitue une patch sur un problème, selon le Dr Dufour, car le bien-être animal repose sur l’expression de sept comportements pour les vaches laitières. À ses yeux, « c’est le point de vue du consommateur qui va avoir le dernier mot et non celui de l’industrie qui peut voir des avantages à la stabulation entravée ». Seulement 10 % des vaches sont attachées dans l’Ouest canadien et cette approche est interdite pour les nouvelles étables en Scandinavie.