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Pour se distinguer des intégrateurs conventionnels, La Coop propose une nouvelle approche.
À l’heure où le cheptel porcin québécois est plutôt en décroissance, plusieurs producteurs en difficulté recherchent un allié sans perdre toute leur indépendance. La Filière porcine coopérative, qui tenait sa première assemblée annuelle le 1er juin, cherche à se positionner pour répondre à ce besoin.
Claude Lafleur, chef de la direction de La Coop fédérée, comprend cette « hésitation » de certains producteurs à se joindre au réseau coopératif par crainte de perdre leur autonomie. Le dirigeant a cité en exemple le cas des entrepreneurs qui détiennent des franchises dans la restauration et qui ont bien souvent détrôné les « rois du hamburger » dans plusieurs municipalités. Il s’agit dans ce cas de vrais entrepreneurs, mais qui travaillent en fonction d’un cahier des charges. « On a besoin de super entrepreneurs, mais qui acceptent la discipline du réseau », a résumé M. Lafleur.
Il faut par ailleurs noter d’importantes différences entre la Filière porcine coopérative et d’autres filières intégrées. Il est notamment possible pour les membres de la Filière de fabriquer leur moulée à la ferme en utilisant les suppléments et les recettes du réseau. Cet élément n’était d’ailleurs pas présent dans la première version du cahier des charges des porcs coop. Charles Proulx, administrateur à La Coop fédérée, a mentionné à la Terre avoir insisté pour ce changement. La présence d’un comité de coordination composé de producteurs est également un élément qui distingue la Filière. « On demande autant d’efforts à l’abattoir qu’aux producteurs », a aussi fait valoir Étienne Hardy, directeur du service de la production porcine à La Coop fédérée. Il faudra voir si cette approche permet de convaincre plus de producteurs indépendants qui restent de grossir les rangs de la Filière porcine coopérative plutôt que d’aller vers les intégrateurs plus conventionnels.
Une année de croissance de la Filière
La Filière porcine coopérative semble tirer son épingle du jeu puisque le nombre de producteurs membres est passé de 120 à 185 depuis le départ en avril 2011.
« La Filière affiche fièrement ses résultats », a lancé Clément Pouliot, le président sortant du comité de coordination de la Filière, qui quitte ses fonctions pour se lancer en politique. Rappelons en effet la récente décision de donner une ristourne de 10 $ par porc et 7 $ par dose de semence, pour un total de 8,25 M$.
Sur la table à dessin, la Filière entend également mettre sur pied des maternités collectives d’ici deux ans. Il s’agit de sortir les porcelets d’une zone de maladie et ainsi augmenter la productivité. Robert Brunet, directeur général de la Filière porcine coopérative, envisage « différents modèles » pour y arriver comme les coopératives de producteurs ou un partenariat entre coopératives régionales et producteurs. La participation de La Coop fédérée à un certain niveau n’est pas écartée.