Vie rurale 4 novembre 2016

Des images troublantes dans un élevage ontarien

Un producteur de porcs de la région d’Arthur, en Ontario, a fait l’objet d’un reportage-choc de CTV Kitchener dans lequel on montre différents actes de maltraitance d’animaux.

On y voit notamment un porcelet qui se fait euthanasier maladroitement, des truies qui reçoivent des coups de pied ou qui sont aux prises avec un prolapsus énorme après la mise bas. « Ces images sont extrêmement choquantes », admet d’emblée Gaëlle Leruste, porte-parole des Éleveurs de porcs du Québec (ÉV), qui a accepté de commenter ce cas ontarien. Elle ajoute cependant certains éléments de mise en contexte obtenus d’Ontario Pork. Deux enquêtes (SPCA et ministère de l’Agriculture) sur ce cas n’ont pas mené à des poursuites ou à des amendes. Le producteur ontarien Ed Bosman a néanmoins été contraint de mettre en place des mesures correctives. Il admet d’ailleurs sa responsabilité dans le reportage de CTV. On y voit des images de sa ferme prises récemment par les journalistes dans lesquelles aucun cas problématique n’a été identifié. Après la diffusion de la vidéo, le producteur a redonné des formations pour s’assurer que ses employés ne posent pas de gestes comme ceux qui ont été filmés par un activiste de Last Chance for Animals. Ce dernier a travaillé à la ferme pendant trois mois jusqu’en février 2016 pour produire son film de près de six minutes à la base du reportage de CTV. Gaëlle Leruste rappelle que l’objectif de ce groupe n’est pas seulement le bien-être animal dans les élevages, mais « l’élimination de l’exploitation des animaux ».

Règles plus strictes

Selon la porte-parole des Éleveurs de porcs, il faut aussi constater que les règles sont plus strictes au Québec que dans le reste du pays. Les éleveurs doivent se conformer à la norme d’assurance de la qualité canadienne du bien-être animal (AQC BEA). On y prévoit des formations, mais aussi des inspections complètes tous les trois ans et une validation en personne chaque année. Selon les Éleveurs de porcs, si un vétérinaire constate un cas lourd de maltraitance à l’abattoir, un producteur peut se voir interdire de livrer ses porcs le temps de procéder à des correctifs. « Les éleveurs travaillent tous les jours avec les animaux et ceux qui sont stressés sont de toute façon moins productifs », fait valoir Gaëlle Leruste.

Le nouveau Code de pratiques pour le soin et la manipulation des porcs est en partie en vigueur depuis 2014 et de nouvelles dispositions s’ajouteront en 2018 puis en 2024. L’adoption de la loi 54 va également encadrer plus avant les questions de bien-être animal.