Élevage 2 septembre 2014

Doit-on être gros pour réussir?

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Pourtant, la rentabilité des entreprises laitières ne tient pas au nombre de silos ou à la grosseur du tracteur.

Sur invitation de l’Association québécoise des agronomes en zootechnie (AQAZ), le professeur d’économie rurale à l’Université Laval, Raymond Levallois, a déboulonné quelques mythes bien ancrés dans le milieu des affaires, dont celui qu’il faut grossir pour mieux réussir.

L’argument de masse des apôtres de l’expansion veut que les grandes entreprises réalisent des économies d’échelle, c’est-à-dire une réduction des charges par unité de production. Les économies d’échelle ne touchent cependant que les charges fixes et la plupart de celles-ci sont proportionnelles au nombre de vaches et non pas au nombre d’hectolitres, nuance M. Levallois.

En comparant les groupes de tête et de queue des petits et grands troupeaux, M. Levallois a découvert « une variété incroyable. Il y a de petites et de grosses entreprises très efficaces », résume-t-il. Du côté de la valeur des bâtiments, on peut plutôt parler de « déséconomie d’échelle » pour les plus gros puisque « les grandes fermes ont investi récemment et donc la valeur est moins amortie ». Cette absence d’économie d’échelle s’applique également à la valeur de la machinerie.

« Les histoires d’économie d’échelle, c’est vrai dans une usine, mais pas en agriculture. Si on veut une vache de plus, ça prend une place de plus », a conclu Raymond Levallois.

Sur le plancher des vaches, « il y a peu d’arguments économiques pour justifier les grosses entreprises agricoles. C’est plus un choix personnel », estime-t-il.