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La réduction du droit de produire de 3,5 % et le retrait des journées additionnelles de production automnale créent du mécontentement chez les producteurs de lait québécois.
« Je comprends le principe de la gestion de l’offre et je n’ai rien contre cette coupe de production, mais je trouve fâchant qu’on n’ait pas reçu le signal plus tôt cet hiver que les usines ne prendraient pas tout le lait. La réserve de beurre ne s’est pas remplie du jour au lendemain; il aurait fallu se réveiller avant! » déplore Nicolas Mailloux, producteur laitier de Granby en Montérégie.
Il explique que plusieurs de ses confrères ont, comme lui, gardé des vaches pour produire les volumes de lait demandés et synchronisé des dates de vêlage afin de profiter des journées supplémentaires de production d’automne.
Au Centre-du-Québec, l’agricultrice Émilie-Sophie Parenteau dit avoir elle aussi prévu des vêlages pour répondre à la demande automnale. « La production laitière, ça demande de la planification. On ne peut pas arrêter les vêlages! C’est ce que je trouve plate de la décision », critique-t-elle. La copropriétaire ajoute que, globalement, cette réduction du droit de produire entraînera un nombre accru d’animaux à vendre, accompagné d’un prix à la baisse.
En comparant le graphique des besoins totaux en kilos de matière grasse à celui de la production, Nicolas Mailloux mentionne que, dès le moins de janvier, il apparaissait clair qu’il y aurait trop de lait. « On questionnait [les gens de] la Fédération et ils nous disaient : “Faites-vous-en pas, on va le placer, le lait.” Mais ça n’a pas été le cas », fait-il remarquer.
La Fédération répond
Le porte-parole de la Fédération, François Dumontier, répond que, dès le 21 avril dernier, les producteurs ont été informés que les stocks de beurre avaient été reconstitués. Le droit de produire a été réduit de 1,5 % en date du 1er mai. Des journées d’automne ont également été retranchées. « Il a été aussi indiqué, à ce moment, que d’autres ajustements seraient pris selon l’évolution de la production et de la demande », souligne M. Dumontier.