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L’industrie avicole doit régulièrement lutter contre l’entérite nécrotique qui engendre des pertes économiques annuelles évaluées à près de 6 M$ dans le secteur. Or, la bactérie Clostridium perfringens en est l’agent causal. Lors de contaminations alimentaires, elle peut aussi provoquer des maladies chez les humains. Cette bactérie possède plusieurs atouts; elle peut notamment former un biofilm.
Celui-ci est considéré comme un véritable problème par les éleveurs, mais également par le personnel qui travaille dans les abattoirs et les usines de transformation alimentaire. Tous cherchent des méthodes de contrôle et de désinfection efficaces pour lutter contre ce biofilm.
À l’Université de Montréal, une équipe du Centre de recherche en infectiologie porcine et avicole (CRIPA) et de la Chaire de recherche avicole de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal a évalué l’impact de cinq désinfectants sur des C. perfringens en biofilm.
Sous la loupe
L’équipe a étudié 30 souches de C. perfringens. Certaines d’entre elles possèdent la capacité de produire un biofilm et de résister aux désinfectants commercialisés et testés en laboratoire, et ce, malgré le respect des instructions des manufacturiers d’ammoniums quaternaires, de monopersulfate de potassium, d’eau de Javel, de peroxyde d’hydrogène et de glutaraldéhyde.
Pour les souches C. perfringens qui ne forment pas de biofilm, l’analyse de viabilité montre que les bactéries sont sensibles* aux cinq désinfectants. Par contre, lorsqu’elles produisent un biofilm, les résultats changent. Bien qu’elles soient quand même affectées, les souches bactériennes tolèrent mieux les désinfectants qui diminuent tout de même leur viabilité d’au moins 40 %.
Bonne nouvelle! Des cinq désinfectants testés, celui composé d’hypochlorite de sodium, communément appelé eau de Javel, se démarque particulièrement. En effet, il a été capable de réduire de 90 % la viabilité des C. perfringens d’origine clinique ou commensale cachés dans un biofilm.
Il est important de garder à l’esprit que si une petite partie d’un biofilm survit, le risque associé à la bactérie demeure, car elle est toujours présente sous une forme plus complexe. Les usines de transformation combinent diverses techniques, en plus de l’utilisation des désinfectants, afin de s’en débarrasser. C’est pourquoi il faut bien frotter, rincer et sécher toute surface en contact avec les aliments pour que les biofilms… n’attaquent pas.
Utilité du biolfim Le biofilm correspond à un gel collant, rempli de bactéries, dont certaines sont très actives. Elles produisent elles-mêmes le gel et s’y multiplient. Ce dernier sert de protection contre des produits chimiques, des antibiotiques, ou contre le système immunitaire d’un animal. Ce biofilm permet aussi -d’adhérer fortement à une surface. Bref, une bactérie qui sait faire un biofilm se garantit une niche, un environnement parfait pour proliférer. |
* Source : CHARLEBOIS, A., et autres. Tolerance of Clostridium perfringens biofilms to disinfectants commonly used in the food industry dans Food Microbiology 2017; 62:32-38.
Maire Archambault, Dre Martine Boulianne, M.V., Professeures à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal
Audrey Charlebois, Agente de recherche à la Chaire en recherche avicole de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal
Mario Jacques, Professeur à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal