Élevage 29 août 2014

Des bactéries à la rescousse des abeilles?

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Tel que publié dans La Terre de chez nous

Bonne nouvelle, un nouveau médicament qui améliore la santé des abeilles a été breveté la semaine dernière en Suède.

Cependant, la découverte de ce remède n’est pas une solution à tous les maux des butineuses, prévient un expert.

Développé par une équipe de microbiologistes de l’Université de Lund, le Symbeotic est conçu pour renforcer le système immunitaire des abeilles. Il aiderait ainsi les productrices de miel à combattre les grandes affections qui ravagent leur population. Le médicament est fabriqué avec des bactéries lactiques d’estomacs d’abeilles en santé.

« C’est une bonne chose, lance d’entrée de jeu le professeur au département de biologie de l’Université Laval Nicolas Derome. Par contre, on ne connaît pas les détails de leur méthodologie. Ont-ils travaillé avec des abeilles en cage, ou encore au champ? » Pour l’expert en la matière, il est donc difficile de se prononcer sur l’efficacité d’un tel médicament.

« Un remède, c’est bien, mais il ne faudrait pas se mettre à négliger les causes des maladies des abeilles », tient-il à préciser. Outre l’effet néfaste des pesticides, le stress lié aux déplacements des insectes utilisés pour fertiliser les champs et leur exposition aux monocultures sont des problématiques sur lesquelles il faut se pencher, selon le professeur. Il estime que pour assurer une gestion sanitaire durable des abeilles, il faudrait d’abord éviter de les envoyer sur des sites toxiques et limiter au maximum les monocultures.

Nicolas Derome considère tout de même la découverte du Symbeotic comme utile puisqu’elle révèle l’importance de la communauté microbienne de l’abeille. Elle montre aussi une compréhension des causes du stress de l’abeille. L’expert explique que le stress vécu par les butineuses amène une perturbation de leur flore intestinale qui profite aux pathogènes. « C’est comme n’importe quel organisme pluricellulaire; pour être en santé, une abeille doit avoir un système symbiotique équilibré », rigole le professeur.

Les microbiologistes de l’Université de Lund voient quant à eux ce médicament comme un traitement préventif pour éviter le recours aux antibiotiques, qui se butent à de plus en plus de résistance.