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Un véritable réseau d’apiculture urbaine se développe à Montréal.
Voici une vidéo qui nous transporte jusqu’à Hong Kong, à la rencontre de Michael Leung, un jeune apiculteur fondateur de HK Honey.
Les colonies d’abeilles se multiplient à Montréal avec l’inauguration de plusieurs projets d’apiculture urbaine. Du nombre, deux ont vu le jour la semaine dernière : le Collectif de recherche en aménagement paysager et agriculture urbaine durable (CRAPAUD) de l’UQAM et l’Union paysanne ont tous deux procédé à l’installation de ruches au centre-ville de Montréal.
La Terre a appris que d’autres organismes tentent aussi de produire un miel de proximité, cet été dans la métropole. Ceux-ci ont toutefois choisi de demeurer discrets et de ne pas publiciser leur choix d’héberger des abeilles pour ne pas effrayer la population avoisinante. La stratégie permettra de « défendre » l’apiculture urbaine et d’éliminer les préjugés auprès des réfractaires si la première année d’activité se déroule sans anicroche, croient les responsables.
L’apiculture peut sembler une activité simple et passive. Pourtant, des connaissances de base sont essentielles pour s’occuper de ruches dans les règles de l’art, soutient le conseiller apicole pour le Centre de recherche en sciences animales de Deschambault, Nicolas Tremblay, ne serait-ce que pour être conscient des risques que comporte une telle activité : « Il n’y pas réellement de danger pour les humains. Les risques de propagation de maladies entre les abeilles elles-mêmes sont beaucoup plus importants », affirme M. Tremblay.
En effet, les apiculteurs en herbe doivent être alertes : un parasite appelé le Varroa a causé beaucoup de dommages aux apiculteurs ces dernières années. « Le Nosémose a aussi entraîné le dépérissement de nombreuses ruches », raconte M. Tremblay.
La marche à suivre
Pour accueillir des abeilles en ville, aucun permis n’est requis. Seul un enregistrement annuel au ministère de l’Agriculture – au coût de 16,34 $ – est nécessaire pour avoir la chance de se délecter de son propre miel maison. Quelles précautions doivent être prises avant d’apporter un essaim d’abeilles sur son terrain? « Aviser les voisins peut-être », recommande M. Tremblay. Pour le reste, un règlement provincial interdit de placer une ruche à moins de 15 mètres de la voie publique ou d’une habitation. « À moins que les ruches soient situées sur le toit d’un édifice assez haut », précise M. Tremblay. Des normes spécifiques peuvent aussi exister dans chaque municipalité.
Malgré toutes ces contraintes, l’élevage d’abeilles demeure une activité somme toute accessible à la population urbaine, pense M. Tremblay : « La principale crainte qu’on peut avoir avec la présence de ruches au centre-ville est reliée aux allergies aux piqûres. Pourtant, si l’environnement est bien adapté et contrôlé, les abeilles ne sont pas agressives comparativement aux guêpes ou aux bourbons. »
Québec aussi
La métropole québécoise n’est pas la seule à donner dans l’apiculture. Plusieurs édifices de la ville de Québec hébergent aussi des milliers de butineuses sur leur toit. L’organisme les Urbainculteurs fait la gestion de huit ruches situées sur les toits de certains hôtels et restaurateurs de Québec et, d’ici la fin de l’été, le nombre de ruches en activité augmentera à dix. « Nous avons lancé le projet-pilote Miel urbain l’année dernière, mais c’était vraiment expérimental. Mon collègue avait suivi un petit cours et nous nous sommes lancés, très insouciants, dans l’aventure », explique la cofondatrice, Marie Eisenmann. Cette année, l’organisme s’est associé avec un apiculteur expérimenté qui supervisera les activités.
Et si la récolte de miel dans sa cour arrière peut sembler une activité exotique, Mme Eisenmann lance toutefois un avertissement aux intéressés : le manque de connaissances et le manque de temps à consacrer à l’entretien régulier affectent assurément le rendement des abeilles. « L’apiculture n’est pas une activité complexe, mais c’est tout de même une activité à part entière », dit-elle. Leur expérience a créé un réel engouement, au point où les Urbainculteurs ont décidé d’offrir à la mi-juillet une formation de 40 heures pour les particuliers désireux d’avoir une ruche à la maison.