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La nouvelle mouture du programme américain COOL, sur l’étiquetage obligatoire du pays d’origine des produits agricoles, est toujours discriminatoire à l’égard des bovins et porcs canadiens.
De plus, ce programme ne respecte toujours pas les obligations des États-Unis dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).Voilà la réaction des ministres canadiens du Commerce international, Ed Fast, et de l’Agriculture, Gerry Ritz, à l’annonce américaine du nouveau COOL (Country of Origin Labeling) diffusée le 23 mai dernier. « Nous continuerons de nous porter à la défense des producteurs canadiens de bovins et de porcs pour ce qui est de ces mesures injustes. Nous n’arrêterons pas avant d’avoir réussi », ajoutent les deux ministres dans leur déclaration commune. Ils affirment que le Canada pourrait aller, « au besoin, jusqu’à l’application de mesures de représailles ». Ce programme, en place depuis septembre 2008, coûte plus de 1 G$ par an aux éleveurs canadiens de bovins et de porcs vivants.
Le nouveau COOL, en vigueur dès son annonce, précise que les empaquetages vendus aux consommateurs doivent indiquer où l’animal est né, a été élevé et abattu. Le secrétaire à l’Agriculture, Tom Vilsack, espère que les changements apportés vont bonifier le fonctionnement du COOL et le rendre conforme aux obligations de l’OMC.
La date limite pour que les États-Unis se conforment à la décision de l’OMC concernant leur programme COOL était le 23 mai. Le 23 juillet 2012, l’OMC avait confirmé le caractère discriminatoire de cette mesure à l’égard du bétail étranger, comme l’avançaient le Canada et le Mexique.
Réactions
La Canadian Cattlemen’s Association (CCA) et le Conseil canadien du porc (CCP) se sont dit « choqués et consternés » de l’attitude des États-Unis dans cette affaire. « La nouvelle règle ne diminue en rien la discrimination envers les porcs d’engraissement et d’abattage canadiens, a déclaré Jean-Guy Vincent, président du CCP. En fait, elle estompe toute possibilité de mélanger des porcs vivants canadiens et américains dans les usines de transformation. Tout cela ne fera qu’aggraver la situation déjà très difficile des quatre dernières années. » La CCA estime que les coûts associés au COOL vont grimper de 90 $ à 100 $ par tête. Ils se chiffraient jusqu’ici à 25 $ à 40 $ par tête. « C’est très frustrant de constater que les États-Unis vont continuer d’infliger ces coûts aux éleveurs canadiens », a dénoncé le président, Martin Unrau. Le Canada doit réagir avec vigueur à la mauvaise foi des Américains, ont réclamé les deux présidents.
La National Farmers Union des États-Unis s’est réjouie de cette annonce. Les opposants américains au COOL estiment que son implantation va coûter entre 53 M$ et 192 M$ aux abattoirs, aux transformateurs et aux détaillants. La National Cattlemen’s Beef Association a dit « ne pas s’opposer à un étiquetage d’origine volontaire, vu comme un outil permettant de distinguer les produits et leur donner une valeur ajoutée ».