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Le dialogue de sourds se poursuit entre le Centre d’insémination artificielle du Québec (CIAQ) et ses inséminateurs.
Le conciliateur chargé de dénouer le différend qui les oppose a en effet suspendu son travail amorcé le 12 mai.
« Il a renvoyé les parties réfléchir en l’absence de résultats positifs et vu le peu de possibilités d’avancement », a précisé à la Terre le conseiller syndical Mario Cotton, le 27 août dernier. Dans ce contexte, a poursuivi M. Cotton, il ne reste que le rapport de force pour réaliser le mandat confié au Syndicat des inséminateurs et services à la ferme du CIAQ, soit de récupérer les conditions de travail qui prévalaient avant la compression salariale de 30 % infligée unilatéralement par le Centre, a-t-il expliqué.
Le nouveau modèle d’affaires Solutions Tandem, adopté par le CIAQ en avril 2013, est à l’origine du conflit. « Le Syndicat est né en 2013 après que le CIAQ ait décidé de financer son nouveau modèle d’affaires à même les salaires de ses employés », a rappelé le conseiller syndical.
« Le CIAQ veut toujours que le Syndicat accepte une baisse de salaire de l’ordre de 20 %, a-t-il fait valoir. Or, nos membres ont rejeté ces offres patronales dans une proportion de 83 % par scrutin secret, à la fin juillet dernier, au terme d’une tournée provinciale. » Le Syndicat a donné le coup d’envoi à des moyens de pression le 13 août afin d’en arriver à une première convention collective avec leur employeur. Il a tenu un BBQ devant le siège social du CIAQ.
Le Syndicat détient toujours un mandat de grève générale illimitée depuis le 27 avril dernier. « Nous allons faire tout ce qu’on peut pour ne pas toucher aux services aux producteurs », a affirmé M. Cotton, ajoutant que ceux-ci « ont le pouvoir de faire bouger les choses en faveur des inséminateurs ». Il a même évoqué l’hypothèse que les inséminateurs du CIAQ s’en aillent en bloc travailler pour la concurrence.
Mario Hébert, directeur général du CIAQ, a déjà souligné à la Terre que le conseil d’administration ne reculera pas sur sa décision concernant le nouveau modèle d’affaires, « apprécié par la clientèle », et implanté après deux ans de discussions sans résultat avec les inséminateurs. « C’est une priorité d’entreprise, a-t-il expliqué. Le CIAQ perdait environ 1 % du marché chaque année et il se devait de mieux répondre aux besoins de sa clientèle tout en demeurant compétitif alors que la concurrence est toujours plus forte. »
Au cours d’un bref entretien, le 14 août dernier, M. Hébert avait confié que « le CIAQ attendait toujours une contre-proposition de la part du Syndicat. Nous l’invitons à accepter de négocier au lieu d’entreprendre des moyens de pression qui pourraient affecter notre clientèle. » Le CIAQ, propriété de 3 groupes d’éleveurs du Québec, détient 60 % du marché de la génétique laitière de la Belle Province.