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La diarrhée épidémique porcine (DEP) est devenue une maladie à déclaration obligatoire au Québec.
Dès juin dernier, le médecin vétérinaire en chef du Québec a écrit à l’Agence de sécurité des frontières pour exiger le nettoyage des camions de transport de porcs à leur retour des États-Unis.
« Si les camions ne sont pas nettoyés du tout, je trouve ça inacceptable », affirme Michel Major en entrevue téléphonique. Celui-ci précise que les vétérinaires dénoncent l’exemption fédérale, qui permet aux transporteurs ayant livré des porcs aux États-Unis, mais n’ayant pas visité de fermes, de revenir au Canada sans lavage, ni désinfection, ni séchage de leur véhicule.
Les vétérinaires de Québec ont recommandé au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) d’instaurer la déclaration obligatoire de la diarrhée épidémique porcine (DEP). Michel Major estime qu’il s’agit d’un outil supplémentaire qui garantit autant une pleine transparence qu’une action rapide.
« L’idée, déclare-t-il, c’est de pouvoir intervenir rapidement à la suite de la découverte d’un premier cas pour le contenir et l’éradiquer, parce que le virus est extrêmement contagieux. »
Le médecin vétérinaire en chef dit comprendre qu’une quarantaine serait appliquée de manière volontaire à la suite d’un cas d’infection au Québec. « C’est beaucoup plus efficace quand on peut convaincre les gens de collaborer », indique-t-il en citant l’exemple de l’Ontario. À son avis, il est de l’intérêt de tous les membres de la filière de collaborer pleinement. Aucun éleveur, pense-t-il, ne veut voir son élevage contaminé ou être responsable de la contamination d’un autre, d’autant que la maladie suit une certaine logique.
« Ça veut dire qu’elle va lui revenir, explique-t-il. Son élevage risque de se réinfecter à nouveau. La maladie va lui revenir comme un boomerang. »
Michel Major lève aussi son chapeau à l’endroit de l’entreprise ontarienne, qui a rappelé de façon volontaire les aliments fabriqués à partir de plasma sanguin contaminé. L’utilisation de ce dernier, note-t-il, était autorisée en se basant sur la science. Un défaut de fabrication ou une contamination croisée, pense-t-il, a pu provoquer l’infection de certaines fermes.
« Cela me rassure qu’on ait pu le détecter par un excellent travail lors de l’enquête épidémiologique, indique-t-il. Ça augmente aussi ma confiance qu’il devient possible de contrôler cette maladie. »
Le médecin vétérinaire en chef se demande par ailleurs comment il se fait que les États-Unis n’aient pas été capables d’effectuer cette démonstration.
« On ne le saura jamais », lance-t-il, rappelant qu’il importe d’appliquer des mesures sévères de biosécurité.