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Pour la plupart des Québécois, l’été est vraiment la saison idéale : chaleur, beau soleil, vacances… Pour les bovins, la situation est tout autre.
Cette espèce est apparue sur terre après la dernière période de glaciation; c’est donc un animal du froid. De tous nos animaux domestiques, les bovins sont les plus sensibles à la chaleur, et leur énorme rumen y est pour quelque chose.
Il est bien connu que l’été, la consommation volontaire, la production laitière, les composantes du lait, la reproduction et plusieurs autres éléments sont affectés. De nombreuses tactiques de régie peuvent être mises en place pour aider à maintenir les performances.
Par exemple, avec l’augmentation du nombre de cellules somatiques en août, les cas de mammite aiguë se multiplient. Afin d’y remédier, on vous recommandera un programme de vaccination, un bon bain de trayons, l’utilisation de scellant ou autres. Et pour améliorer la consommation, on vous demandera d’augmenter le nombre de repas et de distribuer 60 % de la ration le soir, en plus d’utiliser de l’acide pour éviter que l’ensilage chauffe et d’ajouter des levures à la ration. De plus, la question des mycotoxines refera surface : quel produit utiliser et à quel dosage? Quant à la reproduction, le taux de gestation et le taux de conception seront en chute libre, et ce, sans parler de l’augmentation des mortalités embryonnaires. Reconnaissez-vous ce scénario?
En réalité, la régie mise en place n’attaque pas le vrai problème. Les facteurs limitants de la production laitière sont la température et l’humidité élevées. Vous direz qu’on n’a pas de contrôle sur la météo; c’est bien certain. Certains croient que pour deux semaines de canicule par année, cela ne vaut pas la peine d’effectuer des améliorations à la ferme. Mais attention à ne pas minimiser l’ampleur du problème.
Les bovins sont très à l’aise à des températures de 4 à 8 °C. Jusqu’à 15 °C, tout va bien, mais au-delà de 20 °C, la situation change.
Ce phénomène touche, dans un premier temps, les fortes productrices et, ensuite, le groupe en préparation au vêlage. Les effets se manifestent rapidement, c’est-à-dire en 24 à 48 heures. Les premiers symptômes sont une baisse de consommation, de production et des composantes du lait. Si la chaleur vous incommode lors de la traite, imaginez ce qu’elle fait à vos vaches!
Stress dû à la chaleur
Eh oui! Même au Québec on parle de stress thermique. L’indice THI (Temperature and Humidity Index) permet de mesurer les facteurs de risque. Par exemple, lorsque la température est de 22 °C et que le taux d’humidité se situe à 70 %, l’indice THI est de 70. La norme stipule qu’à partir de 68, certaines vaches souffriront de stress dû à la chaleur. Ainsi, au Québec, selon les régions, le stress thermique peut toucher votre troupeau de mai à septembre.
Nous reviendrons sur ce sujet dans la chronique du 30 août.
Dr Edwin Quigley, m.v., collaboration spéciale