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Les éleveurs québécois peuvent bomber le torse. Les différents taux de mortalité en production animale sont à la baisse depuis une dizaine d’années au Québec. Ils sont souvent comparables, voire même inférieurs, aux moyennes observées ailleurs au pays et dans le monde.
« Au Québec, on est dans une bonne situation à ce chapitre », affirme Francis Goulet, chercheur au Centre d’études sur les coûts de production en agriculture (CECPA), à la suite de la publication des plus récents taux de mortalité en production animale au Québec.
Les baisses les plus notables se situent en production de veaux d’embouche. Le taux de mortalité des veaux est passé de 9,5 % à 7,3 % entre 2010 et 2015. Baisse spectaculaire aussi en production de veaux de grain où, en phase d’engraissement, le taux de mortalité a décru de 6 % à 4,9% entre 2013 et 2018.
Une baisse notable a été observée également en production porcine. Le taux de mortalité des truies a été réduit de 8,2 % à 7 % entre 2012 et 2017.
De plus, le chercheur souligne la stabilité du taux de mortalité de l’agneau entre 2011 et 2016. Durant cette période, les producteurs ont pourtant réussi à hausser la prolificité de leurs brebis de 25 %. « Normalement, quand on augmente le nombre de petits par accouchement, on augmente le taux de mortalité du même coup. Ce n’est pas le cas ici. C’est un excellent résultat. »
Importance économique
« Contrôler le taux de mortalité, c’est d’une importance économique majeure pour une entreprise agricole », rappelle M. Goulet. « Le taux de mortalité affectera non seulement le chiffre de ventes et les indemnisations versées par le programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA), mais il cause également des pertes de frais engagés dans la production de l’animal. »
Ces taux de mortalité relativement bas ont été obtenus par une conscientisation des agriculteurs, croit le chercheur. « Ils ont mis en place des programmes, ils tiennent des registres et ils envoient des animaux morts de maladie au laboratoire de pathologie du MAPAQ pour trouver des solutions avec leurs vétérinaires. »
Place à l’amélioration
Même si la plupart des éleveurs québécois décrochent une bonne note, il existe toutefois des écarts, parfois importants, entre les premiers et derniers de classe. « Il y a place à l’amélioration », affirme Francis Goulet.
À titre d’exemple, 14 % des producteurs québécois de bouvillons ont enregistré 1 % ou moins de mortalité en 2015. Cependant, 23 % d’entre eux ont déclaré un taux supérieur à 2,5 %. Cet écart, en apparence faible, peut cacher une réalité difficile pour un producteur. « Sur une production annuelle de 2000 bêtes, un point de pourcentage représente la perte de 20 bêtes dont la valeur est estimée à 2000 $ l’unité. Ça vient de scrapper sa marge. »