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OTTAWA — Tout en soulignant « l’effort » du fédéral, les Producteurs de lait du Québec (PLQ) jugent insuffisants les 250 M$ d’Ottawa sur cinq ans pour la modernisation de leurs équipements à la ferme.
Dans la capitale fédérale, le 9 novembre, le ministre de l’Agriculture du Canada, Lawrence MacAulay, a annoncé la création de deux programmes d’investissement totalisant 350 M$ afin de soutenir les producteurs de lait et de fromages. Les industriels auront pour leur part accès à un programme de 100 M$ sur quatre ans pour moderniser leurs opérations.
Ces programmes, dont les modalités restent à définir, visent à compenser l’entrée au pays de 17 700 tonnes supplémentaires de fromages fins d’Europe à la suite de la signature de l’Accord économique et commercial global (AECG) avec l’Union européenne.
« Nous avons consulté les producteurs de lait et l’industrie, a indiqué le ministre MacAulay en conférence de presse. C’est ce qu’ils ont demandé. Ce qu’on a entendu, c’est qu’il fallait sécuriser la gestion de l’offre, en particulier pour les jeunes, qui veulent aussi innover et être à la fine pointe. Les investissements vont leur permettre d’être plus performants et de produire à moindre coût. »
5 000 $ par ferme
Le président des PLQ et membre du conseil d’administration des Producteurs laitiers du Canada (PLC), Bruno Letendre, affirme avoir demandé beaucoup plus au ministre. Il fait valoir que l’arrivée de 17 700 tonnes supplémentaires de fromages fins d’Europe sur les tablettes des épiceries au Canada va surtout toucher le Québec. Selon lui, les fonds du programme d’Ottawa répartis entre les producteurs vont représenter à peine 5 000 $ par ferme, « ce qui ne paye même pas l’électricité pour mon robot ».
Chez les producteurs de fromage, l’annonce du programme de modernisation est perçue comme « une première » et « un pas dans la bonne direction ». Le président-directeur général de l’Association des transformateurs laitiers du Canada, Jacques Lefebvre, presse par ailleurs Ottawa de faire connaître rapidement l’attribution des licences d’importation. Il s’agit d’une responsabilité de la ministre du Commerce international, Chrystia Freeland.
« Les fromages qui vont arriver sur les tablettes ici, a-t-il expliqué, vont déplacer des fromages canadiens produits avec du lait de qualité. Les pertes sont réelles.»
Le député de La Prairie et secrétaire parlementaire à l’Agriculture, Jean-Claude Poissant, a pour sa part précisé que les producteurs de lait seront de nouveau consultés afin de déterminer les modalités d’application du programme d’investissement. Les deux programmes seront instaurés au moment de l’entrée en vigueur de l’AECG.
Ce qu’ils ont dit
« Le marché européen est contaminé par les subventions. Le ministre n’a pas dit un mot sur les subventions européennes. De plus, il ne veut pas parler des importations de lait diafiltré. » – Bruno Letendre, président des PLQ
« Pour assurer la durabilité et la viabilité à long terme de la gestion de l’offre, il reste encore du travail à faire, et le gouvernement a un rôle important à jouer. » – Wally Smith, président des PLC.