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Le printemps frisquet est en train de jouer un vilain tour aux apiculteurs. Un peu partout au Québec, ils font face à une mortalité plus élevée qu’à l’habitude chez leurs populations d’abeilles.
« Ce n’est pas beau. Je ne veux pas entrer dans les détails, mais disons que j’ai plus de 50 % de mortalité dans mes ruches », affirme Stéphane Leclerc, copropriétaire de la ferme Le Mielleux à Roxton Falls, en Montérégie. « Je ne mettrai pas la clé dans la porte, mais il y aura des pertes de revenus importantes à prévoir. Et remonter les ruches, c’est beaucoup de travail », ajoute celui qui était justement en route pour acheter des reines.
Un peu plus loin, à Saint-Hyacinthe, l’apiculteur Yves Gauvin vend des abeilles pour permettre aux autres apiculteurs de rebâtir leurs populations. Son téléphone ne dérougit pas. « Beaucoup de gens ont un taux de mortalité de 50 %. Certains ont pratiquement perdu 100 % de leurs abeilles. Ils m’appellent, mais j’en manque moi-même. J’ai dû combler une perte de 30 % », rapporte-t-il.
Globalement au Québec, les apiculteurs auraient perdu en moyenne de 20 à 30 % de leurs colonies d’abeilles.
Les causes
L’automne dernier, Yves Gauvin avait un mauvais pressentiment. Il anticipait des pertes hivernales élevées en raison de la sécheresse du mois d’août et de la forte proportion de colonies d’abeilles qui ont attiré le varroa, un parasite qui fait des ravages importants depuis plusieurs années.
À la Fédération des apiculteurs du Québec, Scott Plante ajoute que la météo printanière a joué un vilain tour aux éleveurs d’abeilles. « Les pertes printanières ont doublé depuis le 1er mai à cause du manque de chaleur, explique-t-il. Dans certaines ruches, l’ancienne reine est morte avant d’être remplacée par la nouvelle, ce qui a causé des pertes. »
À Victoriaville, Jean-Marc Labonté dit avoir perdu des milliers d’abeilles en quelques jours. « Quand il ne fait pas chaud et qu’il pleut, les abeilles ne sortent pas. Elles n’alimentent pas la reine qui ne pond pas », explique le président de Miel Labonté.
Tout n’est pas perdu
Des conditions météo favorables durant l’été pourraient compenser les pertes de production de miel occasionnées par ce mauvais départ. Cependant, certaines dépenses ne seront pas récupérées. « L’exploitation de ruchers est très difficile et très critique. Il faut nourrir davantage les abeilles pour les garder vivantes, aider les ruches faibles, en éliminer certaines, etc. On n’a pas le choix; il faut le faire, mais c’est très coûteux en main-d’œuvre et en transport », mentionne Christian Macle, d’Intermiel.
Il souligne également que les conditions de travail ont été particulièrement mauvaises lors des dernières semaines. « Certains sites étaient difficiles d’accès en raison de la boue, sans parler de la température. Tu n’ouvres pas une ruche quand il fait froid et qu’il vente à écorner les bœufs. »
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