Élevage 30 septembre 2016

10 000 poules élevées sous les cerisiers

Aux Pays-Bas, un nouveau concept prend son envol, celui du bio+ dans les élevages. Il s’agit de poules pondeuses ou de poulets à griller biologiques élevés en liberté. Mais vraiment en liberté.

En conférence à Longueuil le 21 septembre dernier, Monique Bestman a parlé des systèmes d’élevage de son pays où de 10 000 à 20 000 volailles se promènent librement dans un vignoble, une plantation de cerisiers ou de saules. « L’élevage de poules en liberté dans de grands espaces se révèle nettement supérieur en termes de bien-être animal que les élevages en liberté à l’intérieur. C’est un élément qui permet de se démarquer auprès des consommateurs », a indiqué la chercheuse de l’Institut Louis Bolk, qui a présenté son allocution lors de la 2e édition de la Conférence scientifique canadienne en agriculture biologique.

Concept prometteur

Évidemment, le concept n’en est qu’à ses débuts et pour l’instant, la gestion des fientes ne pose pas de problème. Questionnée sur le sujet par la Terre, Mme Bestman a mentionné que les végétaux pourraient recevoir une dose excessive d’éléments nutritifs et de minéraux au fil des ans. Sans oublier certaines contraintes qui pourraient être imposées par les autorités. « Le futur montrera si ce type d’élevage est faisable et rentable », résume-t-elle.

Quant aux taux de mortalité, Mme Bestman a en effet remarqué qu’ils étaient plus élevés dans le poulet à griller en liberté, « mais c’est principalement parce que nous employons des races qui ont été croisées pour vivre ensemble à l’intérieur. Chose certaine, les oiseaux sont moins stressés à l’extérieur, car nous constatons une baisse notable de comportements négatifs tels que le picage des plumes », a-t-elle expliqué.

Chez l’un des producteurs, un groupe de 10 000 poulets à griller est en liberté dans un verger de 550 cerisiers en production. L’autre cheptel de 10 000 poulets, constitué d’individus plus jeunes, demeure à l’intérieur selon une densité de 11 volatiles/m². Ils pourront avoir accès à l’air frais une fois qu’ils seront plus âgés, et ainsi de suite avec le groupe suivant. Les poulets atteignent 2,3 kg en 56 jours.

La récolte de cerises représente 25 % des revenus de la ferme, l’élevage de poulets compte pour 50 % et le reste provient d’activités connexes.