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RIVIÈRE-DU-LOUP – Malgré un contexte économique difficile marqué par des taux d’intérêt élevés, le niveau d’endettement des grands troupeaux laitiers est demeuré stable en 2023, aux alentours de 28,8 M$. C’est ce qui se dégage de l’analyse 2023 de Via Pôle d’expertise en services-conseils agricoles présentée le 11 décembre, à Rivière-du-Loup, lors de la Rencontre des grands troupeaux laitiers.
Ce constat témoigne de la résilience et de l’adaptabilité des entreprises agricoles, selon Sylvain Garneau, conseiller en gestion pour le Groupe conseil agricole (GCA) Matapédia-Matane. L’analyse, qui s’appuie sur les données de 180 fermes participantes, a mis en lumière les stratégies déployées par ces exploitations pour maintenir une stabilité financière. Les entreprises étudiées, caractérisées par des troupeaux dépassant les 125 vaches, ont su optimiser leur gestion malgré les divers défis liés à l’augmentation des coûts.
Cette étude distingue deux groupes : le « groupe moyen » et le « groupe de tête ». Les entreprises du groupe moyen comptent en moyenne 192 vaches, détiennent 229 kg de quotas et exploitent 302 hectares, tandis que celles du groupe de tête se démarquent avec des troupeaux de 263 vaches en moyenne, des quotas de 313 kg et cultivent quelque 396 hectares. On observe des bénéfices d’exploitation de 102 161 $ pour le groupe moyen, contre 532 657 $ pour le groupe de tête. En matière d’endettement, bien que le groupe de tête affiche une dette plus élevée, de 8,1 M$ comparativement à 6,6 M$ pour le groupe moyen, leur avoir net respectif se chiffre à 62 % et à 57 %.
Des repères stratégiques
Les données de l’étude ont également permis de définir des repères stratégiques, tels que les prix cibles du lait et du foin, afin d’optimiser la rentabilité. Le prix cible du lait se situe à 21,13 $/kg pour le groupe moyen et à 19,28 $/kg pour le groupe de tête, tandis que celui du foin atteint respectivement 345 $ et 324 $ par tonne métrique. Bien que variables selon les réalités de chaque ferme, ces indicateurs sont considérés comme des outils précieux pour guider les décisions des producteurs.
Lors de leur présentation, Sylvain Garneau et Rachel Paré, directrice générale du GCA de la Côte-du-Sud, ont comparé l’évolution de 152 fermes présentes depuis 2021 pour mesurer les tendances et analyser, en scindant les données de 2023, comment les fermes les plus et les moins endettées ont réagi aux aléas économiques et à la hausse des taux d’intérêt, tout en identifiant leurs performances et leur solde résiduel après paiements.
Ces chiffres mettent en avant l’importance de stratégies à long terme, axées sur la priorisation des investissements productifs et l’augmentation des liquidités pour absorber les aléas économiques. Selon Mme Paré, les données montrent une gestion rigoureuse et une utilisation stratégique des ressources.
En conclusion, Sylvain Garneau a énuméré quelques pistes de solutions pour améliorer la rentabilité. Avoir un bon cercle d’intervenants, maintenir une bonne relation avec ses institutions financières, faire une planification stratégique, évaluer la charge de travail et mieux organiser le travail à la ferme en font partie.
De plus, les producteurs pourraient aussi envisager la vente des actifs improductifs pour alléger leur dette. « Avoir une dette trop élevée demande un grand niveau de perfection, créant ainsi beaucoup de pression et de stress financier », a-t-il fait remarquer.