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Tout n’est pas toujours rose dans le monde technologique agricole, un secteur en fort développement, mais où les investissements de départ sont importants et les risques à l’avenant. David Gilbert, propriétaire d’une ferme verticale de Québec, peut en témoigner. Comme le rapportait Le Journal de Québec, le 1er mai, cet homme d’affaires, étouffé par les paiements, risque de devoir se résoudre à vendre son entreprise après moins d’un an d’activité.
Pure récolte, qui a ouvert ses portes en juillet 2023, a dû se résoudre, au début mai 2024, à cesser sa production de laitues, de tomates, de fraises, de fines herbes et de kale. Les paiements de l’entreprise ont grimpé après que le coût du projet ait augmenté de 375 000 $, passant à un total de 1,4 M$. « Avec la hausse de taux d’intérêt, cela a entraîné une augmentation des frais de 60 000 $ par année », rapporte-t-il.
Le producteur dit avoir dû contracter trois marges de crédits de 100 000 $ chacune pour pallier la hausse des frais de construction due à l’inflation post-COVID.
« Malheureusement, La Financière agricole n’a pas voulu financer l’augmentation des coûts », dit-il.
Il se désole également des délais procéduraux du ministère de l’Environnement du Québec, qui aurait mis 18 mois à lui octroyer le permis de construction. Le terrain comprenant une zone humide, il lui a fallu verser une compensation de 48 000 $.
Autre ombre au tableau déplorée par David Gilbert : le fait que la tarification d’Hydro-Québec ne soit pas adaptée à des entreprises de plus petite taille. « Notre serre n’a pas les pointes requises de 50 kWh chaque mois, ce qui fait en sorte que nous ne pouvons pas avoir droit au tarif préférentiel pour les serres, rapporte-t-il. Pour les plus petites serres comme la nôtre, il n’y a aucune économie d’échelle […]. Et l’électricité demeure la principale dépense. »
Le producteur est présentement en négociations avec La Financière agricole du Québec en vue de trouver des pistes de solution. « Plusieurs options de réorientation sont sur la table, notamment la production de végétaux et d’arbres fruitiers pour le grand public ou encore la fabrication de différents produits à base des récoltes de la serre », qui présenteront une valeur ajoutée, explique l’entrepreneur, lequel a notamment doté l’édifice d’un espace café d’où l’on peut voir la culture en cours.
Le plan A est de conserver son entreprise, mais en attendant une réponse de la Financière vers la mi-juin, David Gilbert a ouvert toutes les options en mettant, d’ores et déjà, l’entreprise en vente. Il considère également de louer ses locaux.