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L’affirmation de l’économiste en chef de Financement agricole Canada (FAC), Jean-Philippe Gervais, selon laquelle les fermes québécoises étaient en bonne posture financière avant que la pandémie de la COVID-19 n’atteigne le Québec en début d’année a fait réagir l’Union des producteurs agricoles (UPA) la semaine dernière. « On n’a pas du tout la même lecture », affirme le directeur général, Charles-Félix Ross. Selon l’UPA, pour la même période, une entreprise agricole sur deux au Québec était en situation de vulnérabilité financière.
Selon les chiffres de Statistique Canada, l’endettement des fermes au Québec s’est accru de 72 % entre 2010 et 2018, alors que la rentabilité des fermes a diminué de moitié sur la même période. Bien que le revenu se soit accru en 2019, ces fermes plus vulnérables avaient déjà peu ou pas de « marge de manœuvre » financière lorsque la crise a frappé, affirme M. Ross. « Si ces tendances-là se poursuivent, on va perdre beaucoup de joueurs », ajoute ce dernier. La situation n’est toutefois pas catastrophique, précise-t-il, mais le réajustement des programmes d’aide gouvernementaux est nécessaire puisqu’ils incitent les producteurs à s’endetter davantage en ce moment.
Pour sa part, l’expert en agroéconomie et professeur retraité de l’Université Laval Daniel-Mercier Gouin estime que l’économiste en chef de FAC a rempli le mandat qu’il avait, soit de commenter les résultats de l’ensemble de l’agriculture québécoise de l’année 2019. « Il va de soi que cela ne dit rien sur les disparités de revenus qui sont toujours présentes entre les fermes et les différents sous-secteurs de production, indique M. Gouin. Ce n’était pas dans ce cas l’objectif du propos de Jean-Philippe Gervais. […] Et je ne vois pas de problème à souligner que ce résultat global s’est amélioré, ce qui, selon les données de Statistique Canada, est une réalité. »
De son côté, l’économiste en chef de la FAC reconnaît que le revenu net entre 2010 et 2018 a diminué et que cela a placé plusieurs fermes dans une situation difficile. « Mais globalement, le revenu net a grimpé sur 10 ans. Et bien sûr, l’endettement a aussi grimpé en même temps que la valeur des terres. C’est pourquoi chaque ferme doit s’assurer d’avoir un plan de gestion des risques financiers adéquat. Les risques financiers avec la crise sont définitivement plus élevés », précise ce dernier lorsque recontacté par La Terre.