Économie 3 janvier 2025

Une ferme démarrée comme projet de retraite

Depuis deux ans, Normand Richard, 66 ans, et Nadia-Christine Pouliot, 50 ans, se consacrent presque exclusivement à leur projet de retraite : le démarrage d’une ferme maraîchère à Laval, en banlieue de Montréal. 

Le projet a mûri pendant 23 ans dans la tête de cet ingénieur retraité du domaine des télécommunications, qui a acheté une terre de deux hectares dans l’ouest de l’île en 1999. À l’aube de la retraite, le couple s’est informé, a suivi les cours de l’Institut jardinier-­maraîcher de Jean-Martin Fortier et s’est entouré d’un agronome avant de se lancer dans l’aventure. Mme Pouliot a quitté son emploi en comptabilité en mai dernier pour joindre son conjoint à temps plein à la ferme.

À ce jour, le couple a construit trois serres totalisant 900 m2 et a démarré la culture en champs sur 0,41 ha. Depuis cet été, les agriculteurs font pousser des légumes exotiques comme du daïkon mauve, plusieurs variétés de radis et de tomates de couleurs, notamment, sans pesticides. Sur l’hectare restant de terre en friche, le couple souhaite faire de la permaculture. 

On s’est lancé à plein et c’est ça qu’il faut faire, parce qu’on a essayé de façon peureuse, en gardant l’emploi, mais c’est impossible. Quand tu travailles 40 heures par semaine et que tu ajoutes 60 heures, ça ne marche pas. À un moment donné, il faut que tu plonges, il faut que tu l’essaies, et c’est plaisant.

Normand Richard

Les agriculteurs ont également transformé un ancien bâtiment agricole en entrepôt afin d’y effectuer le lavage et l’emballage des fruits et des légumes récoltés, et d’y aménager un kiosque. 

Dès la saison 2025, le couple sera prêt à accueillir des clients locaux à la ferme, mais la mise en marché de ses produits reste encore à développer. « On regarde pour faire des paniers éventuellement. On va diversifier et vendre aussi à des producteurs qui ont déjà des kiosques des produits qu’eux ne font pas », explique Mme Pouliot.

Un projet de culture verticale de 2 M$

Pour approvisionner le domaine de la restauration haut de gamme dans les prochaines années, le couple envisage d’investir 2 M$ dans un projet de culture verticale à la ferme. « Ça va nous permettre de cultiver de la laitue et des fines herbes à l’année pour être capables d’approvisionner les restaurants locaux, explique M. Richard. On a fait l’analyse avec un agronome et le projet est viable, mais la distribution et la vente seront le fer de lance. » Le bâtiment abriterait également une pépinière pour les semis.