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Au-delà de la fierté que suscite la production acéricole au Québec, la preuve est maintenant faite qu’elle constitue aussi un véritable moteur économique. Chiffres à l’appui, une étude récente démontre que le sirop d’érable génère des retombées importantes et que l’essor de l’industrie devrait être favorisé.
Intitulée Évaluations des retombées économiques de l’acériculture québécoise en 2020, l’analyse réalisée à la demande des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) a estimé l’impact économique engendré par la production, la transformation et la restauration (cabane à sucre) du secteur acéricole au Québec. On a établi que sa contribution au PIB canadien s’élevait à pas moins de 979 M$.
Les estimations pour l’année 2022 sont encore plus réjouissantes pour l’industrie. Considérant la récolte record de 211 millions de livres de sirop enregistrée lors de la dernière saison, l’acériculture créerait 12 600 emplois en équivalent temps plein, injecterait quelque 1,133 G$ dans l’économie du pays et générerait des revenus de taxation qui totalisent plus de 235 M$ pour le Québec et le Canada.
L’enjeu des terres publiques
« Quand on a fait l’étude, on avait un enjeu au niveau des terres publiques parce qu’on était un peu en comparaison avec l’industrie forestière qui avait, elle aussi, fait un exercice du même type, explique le président des PPAQ, Luc Goulet. Avec ces chiffres-là, on est mieux outillés pour obtenir une certaine écoute de la part du gouvernement du Québec sur la place à accorder à l’acériculture sur ses terres. »
Lorsqu’elles sont justement mises en perspective avec le secteur de la foresterie, les données figurant dans le rapport se démarquent. Pour les mêmes 100 hectares d’érablières exploitées en forêt publique, la production de sirop permet la création de 16 fois plus d’emplois, apporte 9 fois plus de croissance économique en PIB et génère 26 fois plus de revenus en taxes et impôts que la récolte de feuillus durs.
Une production en croissance
En nette augmentation, la production de sirop d’érable est passée de 2,65 à 3,59 livres par entaille entre 2009 et 2020. Au moment de l’étude, le Québec comptait 6 378 entreprises actives en acériculture, avec quelque 48 millions d’entailles qui ont résulté en plus de 135 millions de livres exportées, une hausse de 21 % par rapport à l’année précédente. Et les ventes continuent à être en forte progression.
« Il y a des régions où il y aurait des potentiels acéricoles énormes à développer, insiste le président des PPAQ. On ne veut pas empêcher la foresterie; on souhaite que ce soit complémentaire à l’acériculture et il n’y a rien dans les politiques de protection et de production de bois qui fait en sorte qu’on peut cultiver les forêts pour la production de sève. Présentement, on y travaille avec un plan directeur! »
Protéger 200 000 hectares de forêt publique
Les PPAQ considèrent que la balle est maintenant dans le camp du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, qui doit s’engager à protéger 200 000 hectares de forêt publique afin de préserver le potentiel acéricole du Québec et y permettre une mixité des usages. La demande représente, pour les 60 prochaines années, environ 6 % de tous les besoins en feuillus durs identifiés par l’industrie forestière.
Note : L’étude Évaluations des retombées économiques de l’acériculture québécoise en 2020 a été réalisée par Maurice Doyon, professeur et directeur du Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l’Université Laval, Stéphane Bergeron, professionnel de recherche à l’Université Laval, et EcoTec Consultants.