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Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, André Lamontagne, a annoncé, le 11 mai, la mise en place d’un compte d’urgence pour soutenir les producteurs agricoles en démarrage et ceux dont la situation financière est difficile en raison du contexte inflationniste et de la hausse des taux d’intérêt.
Ce nouveau programme, administré par La Financière agricole du Québec (FADQ), prendra la forme d’un prêt de fonds de roulement pouvant aller jusqu’à 50 000 $ par entreprise sur une période de 10 ans, sans remboursement de capital et d’intérêts pour les trois premières années. L’appui pourra totaliser jusqu’à 100 M$ au total. La contribution du gouvernement couvrira le remboursement des frais des taux d’intérêt sur trois ans, ce qui équivaut à une aide pouvant aller jusqu’à 7 500 $ par entreprise, ou l’équivalent de 15 M$. Pour y être admissibles, les entreprises agricoles, peu importe leur secteur de production, devront répondre à trois critères : avoir un chiffre d’affaires de 1,5 M$ et moins, avoir un excédant monétaire négatif, puis détenir un fonds de roulement négatif.
Les sommes disponibles, qui proviennent du Programme Investissement Croissance Durable de la FADQ, pourraient aider jusqu’à 2 000 entreprises.
« Notre objectif est de rendre disponibles rapidement, quand les gens lèvent la main, des sommes d’argent pour venir alléger la pression sur les liquidités et assurer la continuité des opérations », a déclaré le ministre Lamontagne, en conférence de presse, le 11 mai, à Québec. Le ministre a précisé qu’environ 1 100 entreprises de différents secteurs de production ont été ciblées comme pouvant avoir besoin de ce programme actuellement, mais que ce nombre pourrait augmenter dans les mois à venir.
Un accueil positif
L’annonce a été accueillie positivement par le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Martin Caron, et la présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec, Julie Bissonnette.
Rappelons que le 12 avril, l’UPA avait tiré la sonnette d’alarme en révélant que 3 000 fermes envisageaient de mettre la clé sous la porte en raison de l’augmentation du coût des intrants et des taux d’intérêt. Le sondage maison mené par l’organisation auprès de 3 675 répondants avait également souligné que la relève, les régions éloignées et les productions animales étaient des secteurs plus affectés que les autres. Le président de l’UPA, Martin Caron, avait alors réclamé des deux paliers de gouvernement une aide ciblée aux entreprises étouffées par la conjoncture économique.
Les producteurs porcins devront patienter
Bien qu’ils traversent une crise importante, les producteurs porcins québécois ne sont pas directement ciblés par ce nouveau programme d’aide d’urgence annoncé le 11 mai. Celui-ci est ouvert à toutes les productions et vise davantage les petites fermes en démarrage. Le ministre André Lamontagne a toutefois spécifié, en entrevue avec La Terre, que sur les 1 100 entreprises agricoles du Québec ciblées par La Financière agricole du Québec comme ayant actuellement une situation financière plus sensible, environ 67 étaient des fermes porcines admissibles à ce programme d’aide d’urgence. Il a par ailleurs répété qu’il attendait que les Éleveurs de porcs du Québec déposent un plan plus concret de réduction de la production. « Après ça, on verra ce qu’il y a à faire », a-t-il indiqué.