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SAINT-HYACINTHE – Un programme de 333 M$ sur 10 ans, dont 109 M$ sont réservés au Québec, est à la portée des transformateurs laitiers canadiens pour le financement d’initiatives de valorisation des solides non gras, soit ce qu’il reste du lait une fois qu’on y a extrait la matière grasse pour la fabrication de fromages, de beurre ou de crème. Un appel de projets est en vigueur jusqu’au 3 novembre.
« Ce fonds aidera l’industrie à gérer l’excédent croissant des solides non gras, ce qui se traduira par un plus grand nombre de débouchés pour les transformateurs et les producteurs laitiers », a fait valoir ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada, Lawrence MacAulay, le 29 septembre, lors d’une conférence de presse au Centre de recherche et de développement de Saint-Hyacinthe.
Comme le lait est surtout produit pour sa matière grasse à des fins de fabrication de beurre, de crème et de fromage et qu’il manque de débouchés et de capacité à transformer les restants de lactose et de protéine, ces solides non gras s’accumulent, au grand désespoir de l’industrie laitière et de ses producteurs pour qui cette situation affecte le revenu. L’Accord Canada–États-Unis-Mexique (ACEUM), par ailleurs, qui plafonne désormais les exportations de poudre de lait écrémé et de concentrés de protéines de lait vient restreindre encore plus les débouchés pour ces composants laitiers et rend les transformateurs frileux à l’idée d’investir.
En novembre 2022, l’ancienne ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada, Marie-Claude Bibeau, avait donc promis qu’un programme de valorisation des solides non gras était à venir, dans la foulée des compensations accordées aux secteurs sous gestion de l’offre pour les pertes de marché provoquées par l’ACEUM, pour encourager les transformateurs à envisager des projets. Les détails sur la façon d’y souscrire et les conditions d’admission ont été annoncés, le 29 septembre.
« Le fonds d’innovation représente une étape cruciale pour surmonter, du moins en partie, l’incertitude engendrée par ces accords. D’autre part, en stimulant les innovations et les investissements qui valorisent la protéine laitière, ce fonds répond à une demande pressante du secteur laitier », a réagi le président et chef de la direction de l’Association des transformateurs laitiers du Canada, Mathieu Frigon. Ce dernier a expliqué que la protéine pourrait par exemple servir d’ingrédient dans la transformation secondaire, par exemple, pour la fabrication les barres protéinées.
Le président des Producteurs de lait du Québec, Daniel Gobeil, a aussi accueilli positivement la création du fonds d’innovation. « On a une protéine laitière de très grande qualité au Canada. Il y a beaucoup d’opportunités pour développer de nouveaux marchés », croit-il.
Le nouveau fonds d’innovation est réparti en fonction du quota laitier dans quatre grandes régions, soit le Québec (109 M$), l’Ontario (127 M$), les provinces de l’Ouest (74 M$) et les provinces de l’Atlantique (18 M$). La subvention par projet pourra atteindre un maximum de 75 M$.
Pour être admissibles, les initiatives de nouvelles constructions doivent générer une augmentation nette de la capacité de transformation de solides non gras d’au moins 50 millions de litres de lait écrémé par an dans l’ensemble du réseau canadien. Dans le cas de projets d’agrandissement ou d’acquisition d’équipements, ils devront générer une capacité de transformation additionnelle de 30 millions de litres de lait par an.