Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Certains questionnements sont soulevés par des acteurs de l’industrie à la suite de l’annonce récente d’un projet d’expansion majeur des Serres Toundra au Lac-Saint-Jean. L’entreprise investira 525 M$ pour la construction, d’ici 2030, de sept nouvelles phases de serres couvrant une superficie de 60 ha, qui s’ajouteront aux 28 ha déjà existants.
Sans dévoiler pour l’instant quels légumes seront cultivés dans ces nouvelles installations, le président-directeur général, Éric Dubé, précise en entrevue avec La Terre que ceux-ci seront diversifiés et qu’ils seront destinés au marché local. Avec cette initiative, il souhaite faire sa part pour l’autonomie alimentaire du Québec.
Le président des Producteurs en serre du Québec, André Mousseau, admet redouter d’éventuelles saturations de marché pour certains produits, considérant l’envergure d’un tel projet. Dans l’ensemble du réseau de serres au Québec, rappelle-t-il, il ne manque qu’une soixantaine d’hectares à construire pour que l’objectif du gouvernement provincial de doubler les superficies de culture soit atteint. « De son côté, [M. Dubé] veut construire 60 ha à lui seul, mais les autres [serriculteurs] poursuivent leur croissance, eux aussi. »
Éric Dubé répond qu’il produira localement des légumes hors saison qui sont présentement importés. Une analyse a été faite, dit-il, pour s’assurer que ces produits combleront un réel besoin. « Il n’y a pas une semaine qu’on ne voit pas [aux nouvelles] qu’il manque un produit sur les tablettes », indique-t-il, évoquant à titre d’exemple la pénurie de laitues importées, cet automne, découlant de la sécheresse en Californie. « On a décidé de répondre à cette demande-là avec un concept très environnemental », assure-t-il, rappelant par exemple ne pas utiliser d’eau de la nappe phréatique, mais plutôt de l’eau de pluie ou issue de la fonte des neiges qui a été récupérée.
Selon lui, l’industrie serricole n’est pas développée au Québec et il y a de la place pour tout le monde. « Ce qu’il faut, c’est cibler des marchés qui représentent des défis d’approvisionnement ».
Nouvelle ligne de transport d’électricité
Le projet d’expansion nécessitera la construction d’une ligne de transport d’électricité à 161 kV, d’une longueur d’environ 8 km, qui reliera le poste de Saint-Félicien au poste des Serres Toundra.
Le nouveau président de la Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ), Léon Bibeau Mercier, se demande si ce sont des projets de cette taille, très énergivores en plein hiver, que l’on souhaite encourager pour l’atteinte de l’autonomie alimentaire. À son avis, un meilleur soutien aux projets de proximité, avec la production de légumes plus saisonniers, serait préférable.
Le président-directeur général des Serres Toundra affirme croire à un modèle « où il y a des gros et où il y a des plus petits aussi, et que tout le monde peut trouver sa place là-dedans avec différents produits ». En ce qui a trait à l’énergie dont il aura besoin, il estime qu’il « faut se poser des questions [en tant que] société ».
« Une station de ski prend beaucoup plus d’électricité qu’on va prendre dans nos serres, mentionne-t-il à titre d’exemple. Nous, on parle de nourrir des gens; c’est un besoin de base. »