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Une hausse du salaire minimum à 15 $ pourrait entraîner la disparition des fraises du Québec sur les étals des grandes chaînes.
La directrice générale de l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec (APFFQ), Yourianne Plante, sonne l’alarme. La sortie du rapport du Conseil du patronat du Québec au mois de novembre et l’intervention du chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, au Congrès de l’Union des producteurs agricoles la semaine dernière, ont de quoi l’inquiéter.
« Il y a urgence d’agir », affirme-t-elle, d’autant plus qu’elle a des raisons de croire que le dossier pourrait se concrétiser « plus rapidement qu’on ne le pense ». « On sait que les libéraux travaillent actuellement sur différents scénarios concernant la hausse du salaire minimum », dit Mme Plante.
Pris en étau
Chez les producteurs de fraises du Québec, la main-d’œuvre représente plus de la moitié des coûts de production. Or, une augmentation du taux horaire de 10,75 à 15 $ d’ici 2022, soit une hausse de 40 %, fragiliserait bon nombre de fermes, selon le président de l’Association, David Lemire. Sa propre exploitation, qui se situe dans la moyenne des entreprises de production de fraises du Québec, ne serait pas en mesure de traverser cette crise, mentionne-t-il.
Il fait valoir l’impossibilité de transférer cette augmentation de coûts aux détaillants, qui écoulent actuellement plus de la moitié de la production québécoise. Ceux-ci se tourneraient simplement vers les fraises californiennes.
L’enjeu n’inquiète pas seulement les producteurs de fraises et de framboises. Inspirés par le rapport du Conseil du patronat du Québec, une dizaine de groupes ont mandaté AGRIcarrières pour réaliser une étude d’impact sur le milieu agricole. L’objectif est de documenter avec des constats factuels les répercussions de la hausse sur les différentes productions et les catégories d’emploi afin de permettre une discussion raisonnée dans l’arène politique. L’étude d’AGRIcarrières sera lancée dans les prochaines semaines. Sa sortie est prévue pour le mois d’avril.