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L’hiver 2018 n’est pas encore terminé que les déneigeurs hissent déjà le drapeau blanc. « Ça fait 35 ans que je suis dans le déneigement et je peux dire que ça ne sera pas une année payante », fait remarquer Sylvain Beauregard, dont l’entreprise dessert plus de 1 500 entrées à Belœil, en Montérégie.
Selon l’agriculteur, ce sont évidemment les nombreuses précipitations de neige, mais surtout la glace et la hausse du prix du carburant, qui expliquent cette situation. « La glace dans les entrées nous oblige à prendre plus de temps pour ne pas déraper avec les tracteurs et accrocher les voitures et les propriétés. Un parcours qui prenait trois heures en prend cinq. Aussi, on paye le diesel à près de 1,30 $, alors que l’an dernier, c’était plutôt 1,10 $ », explique M. Beauregard. Malgré tout, il ne surfacturera pas ses clients. « Il y a des années meilleures que d’autres. En règle générale, ça se balance », analyse-t-il.
Red Bull non requis
Au Bas-Saint-Laurent, le producteur de grains Raynald St-Pierre dit « manger ses bas » avec son service de déneigement. « Ça fait 28 ans que je fais du déneigement et c’est la pire année. Actuellement, je paye pour travailler », résume-t-il.
La quantité de neige est plus élevée que la normale, atteste-t-il, ce qui fait flamber la consommation de carburant de ses tracteurs; une facture de 10 000 $ de plus en janvier. L’abondance de neige augmente également la pression sur la main-d’œuvre, obligeant le propriétaire à passer plus d’heures au volant. « À 59 ans, j’ai battu mon record. J’ai fait 72 heures de suite, à dormir une demi-heure aux quatre heures, pour me reposer les yeux. Pas besoin de Red Bull pour me tenir éveillé; je marche à l’adrénaline », confie le résident de Kamouraska.
Il ajoute que les clients sont de plus en plus exigeants et veulent que leur cour soit déneigée rapidement. « Par contre, quand c’est le temps de payer, certains ne sont pas pressés et tu dois leur courir après », précise M. St-Pierre, qui est décidé à réduire son nombre de clients l’an prochain.
Plus de bris
Le déneigement n’est pas une mince affaire au Lac-Saint-Jean, admet Louis-Rock Gagnon, de la Ferme Harfang des neiges Mistook. « C’est une très grosse année, ajoute-t-il. On dirait qu’on a plusieurs hivers en un, car en plus de la neige qui tombe, il vente et ça remplit les cours. Il faut passer pendant trois jours! » Le nombre de sorties à la hausse, la fatigue des pilotes et la pression sur les équipements entraînent davantage de bris mécaniques, estime M. Gagnon. Il a lui-même heurté un puisard cette semaine, brisant l’avant de son tracteur.