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SAINT-HYACINTHE – Le 25 janvier, la Banque du Canada a annoncé une nouvelle hausse des taux d’intérêt de 0,25 %, pour atteindre 4,5 %. Le directeur des devises et des produits dérivés chez Desjardins, Benoit Marcoux, l’avait prédit durant sa présentation sur les perspectives 2023 au Salon de l’agriculture la semaine précédente.
« Les marchés s’attendent à ce que ça baisse [de 0,25 %] dans un an, donc fin 2023 ou début 2024 », a-t-il indiqué. Selon lui, cette hausse de taux devrait être la dernière au Canada, mais cela n’est pas garant d’une baisse immédiate et importante. Les taux demeureront élevés assez longtemps, jusqu’à ce que l’inflation « casse ».
Pour sa part, la Banque du Canada a annoncé que, malgré un recul observé, l’inflation reste effectivement encore trop forte au pays. « Comme les effets des taux d’intérêt élevés continueront de se propager dans l’économie, et compte tenu de la baisse des prix de l’énergie et du désengorgement des chaînes d’approvisionnement, on prévoit que l’inflation avoisinera 3 % à la mi-2023, avant d’atteindre la cible de 2 % en 2024 », indique-t-on par voie de communiqué.
Benoit Marcoux précise toutefois que la situation ne reviendra pas à ce qu’elle a été ces dernières années. « Mon impression personnelle, et c’est sous toute réserve, mais j’ai l’impression que les banques centrales ne voudront pas retourner dans l’espèce de piège qui s’était construit avec le [taux directeur de] 0,25 %. Ils vont rester à des niveaux plus normaux autour de 2 %. On va graduellement reculer, et tranquillement, pour être certain que si jamais l’inflation montre des signes de remontée, ça va repartir », envisage-t-il.
Moins de pression sur l’emploi
Les experts de Desjardins anticipent une légère récession durant les deux premiers trimestres de 2023, ce qui pourrait avoir un effet positif. « Habituellement, récession veut dire beaucoup de chômage, et c’est ce qui fait le plus mal à la population, alors que cette fois-ci, le taux de chômage est extrêmement bas, donc c’est presque une bonne chose d’un certain point de vue. Ça va venir réduire la pression sur le marché de l’emploi », souligne Benoit Marcoux. Le taux de chômage pourrait remonter légèrement, ce qui devrait donner un coup de main aux entrepreneurs.
En 2023, il prévoit également que le coût des transports reviendra à la normale, que les coûts de l’énergie et des matériaux effectueront un repli graduel et que le taux de change sera favorable aux exportateurs (USD) et aux importateurs (EUR).
On fixe son taux ou non? Les augmentations de taux des banques centrales canadiennes et américaines ont une incidence sur la capacité de financement des fermes. Les taux à court terme sont à peu près égaux à ceux à moyen terme, estime le directeur des devises et des produits dérivés chez Desjardins, Benoit Marcoux. Est-ce qu’on devrait fixer son taux ou non? « Ça dépend de vous et de votre situation. Avez-vous beaucoup de jeu ou vous avez de l’eau [jusqu’au cou]? Si vous avez de l’eau ici, il faut quand même être prudent parce que ça se peut que ça monte encore. Par contre, ça pourrait redescendre d’ici un an et si vous êtes capables d’attendre et vous avez du jeu, ça peut être une option intéressante », répond-il. |