Économie 30 janvier 2018

Ottawa entame des discussions sur les compensations

Ottawa ne ferme pas la porte à de nouvelles compensations pour le secteur de la gestion de l’offre à la suite de la conclusion du Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP).

« Pour l’instant, nous avons hâte d’entamer des pourparlers, et les discussions ont déjà commencé à Montréal le 21 janvier. Le ministre du Commerce international et le secrétaire parlementaire Poissant ont rencontré les groupes qui représentent le secteur de la gestion de l’offre », a affirmé Guy Gallant, attaché de presse du ministre de l’Agriculture Lawrence MacAulay.

Même son de cloche sur le site du ministère du Commerce du Canada : « Nous comprenons l’importance du secteur soumis à la gestion de l’offre et nous nous engageons à consulter ses représentants au sujet des incidences sur leur industrie et de la meilleure voie à suivre. Nous avons aussitôt entamé des discussions avec eux et nous poursuivrons ces consultations. »

Producteurs en attente

« Je rencontre le ministre MacAulay le 31 janvier et on [GO5] s’est entretenu avec le ministre Champagne le 25 janvier », confirme Pierre Lampron, président des Producteurs laitiers du Canada, qui sent une « ouverture » du fédéral. « C’est clair que la gestion de l’offre a encore payé le prix et qu’il y a beaucoup d’insatisfaction par rapport au Programme d’investissement pour fermes laitières », ajoute-t-il.

Benoit Fontaine, président des Producteurs de poulet du Canada (PPC), était également à la rencontre du 25 janvier où se trouvait le ministre Champagne, Jean-Claude Poissant et Frédéric Seppey, le responsable canadien des négociations agricoles. « En 2015, les compensations étaient une promesse du gouvernement. On s’attend à ce que ce soit respecté. Il semble y avoir une ouverture », indique Benoit Fontaine, qui rencontrera le ministre MacAulay le 1er février.

Benoit Fontaine insiste également pour dire que le fédéral avait promis en 2015 de s’attaquer aux trois modes de contournement des tarifs de la gestion de l’offre qui font perdre plusieurs dizaines de millions de dollars par année aux producteurs et aux transformateurs. « Il y a des échantillons de poulet testés par l’Agence des services frontaliers du Canada », affirme néanmoins le président des PPC, qui remarque que même ces tests préliminaires ont fait baisser l’importation de poules de réforme sans tarif, qui servent dans la fabrication de produits censés être composés de poulet.

Benoit Fontaine surveillera de près la poursuite des négociations de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) vers le 23 février à Mexico pour tenter d’éviter de nouvelles concessions.