Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
La décision du transformateur Olymel de réduire ses achats de porcs québécois de 15 000 par semaine dès mars 2022 suscite des réactions d’inquiétude, de colère et de prudence chez les producteurs de porcs.
Pour des éleveurs comme Pascal Leclerc, qui vient d’investir dans l’agrandissement de sa porcherie afin d’augmenter sa production, la situation est très inquiétante. Le propriétaire d’une maternité porcine à Saint-Martin, dans Chaudière-Appalaches, hésitait à parler à La Terre de crainte d’être ciblé pour réduire sa production. « On ne sait pas trop comment ça se passera. Est-ce que les Fermes Boréales par exemple, qui appartiennent à Olymel, devront réduire leur production? Je ne pense pas. Comme ceux qui sont avec la coopérative. Est-ce que ce seront alors les éleveurs indépendants qui seront les plus touchés? Il y a beaucoup d’inquiétude présentement et tout le monde reste prudent », a-t-il confié.
Les Éleveurs de porcs du Québec ont vivement dénoncé cette décision d’Olymel. Par voie de communiqué, le 25 octobre, ils ont demandé au transformateur de revoir sa stratégie en priorisant d’abord les porcs du Québec au détriment de ceux de l’Ontario.
Or, pour Olymel, cette solution n’est pas possible, a fait savoir Paul Beauchamp, premier vice-président d’Olymel, lors d’une entrevue accordée à La Terre. « La décision a été prise dans le respect des contrats et des relations commerciales avec les éleveurs de l’Ontario, avec qui on fait affaire depuis longtemps », a-t-il précisé. Il a également justifié ce maintien d’un approvisionnement en Ontario par « une mise en marché québécoise imparfaite ».
Une décision motivée par les problèmes de recrutement Olymel justifie sa stratégie de réduction d’achats de porcs de 25 000 par semaine (15 000 au Québec et 10 000 en Ontario) dès mars 2022 par la difficulté de recrutement de main-d’œuvre. Une situation qui ne permet pas à l’entreprise « d’abattre les volumes de porcs assignés ou contractés », a expliqué le premier vice-président d’Olymel, Paul Beauchamp. L’entreprise a donc décidé de concentrer l’abattage « là où la main-d’œuvre est le plus accessible » et de réorienter les activités de son usine de Princeville vers le désossage, la découpe et l’emballage. « Avant, la difficulté d’embauche était camouflée par un marché en Chine qui nous permettait d’abattre et de très peu valoriser le produit tout en y trouvant notre compte. Ce marché-là n’étant plus accessible, on a dû revoir notre stratégie », précise M. Beauchamp. |