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Les producteurs de bleuets nains, communément appelés bleuets sauvages, devront désormais installer 2,5 ruches d’abeilles domestiques par hectare ou leur équivalent en bourdons ou en mégachiles pour obtenir une pleine couverture du Programme d’assurance récolte de La Financière agricole du Québec, dès l’année 2023.
La Financière explique avoir instauré cette exigence pour, notamment, être plus équitable envers les producteurs qui respectent les bonnes pratiques de pollinisations dans leur bleuetière. À ce titre, le président du Syndicat des producteurs de bleuets du Québec, Nicolas Pedneault, souligne que cette mesure ne devrait pas avoir de répercussions majeures dans le milieu, puisque seulement une vingtaine de producteurs sont touchés, rapporte-t-il. « La plupart des producteurs de bleuets sauvages sont déjà conformes à cette exigence et comprennent l’importance d’avoir une bonne pollinisation, mais il y en a toujours quelques-uns qui choisissaient de ne pas le faire », explique-t-il.
Dans un contexte où les apiculteurs ont connu des pertes importantes d’abeilles pendant la dernière saison, M. Pedneault précise que la Financière s’est engagée à ne pas pénaliser les producteurs de bleuets qui souhaitent polliniser leurs champs, mais qui n’arriveraient pas à s’approvisionner en ruches. « Ils nous ont promis qu’ils feraient preuve de compréhension et de flexibilité dans une telle situation », indique-t-il.
Selon lui, si les apiculteurs québécois n’arrivent pas à augmenter leur cheptel d’abeilles pour répondre à la demande, les producteurs de bleuets devront se tourner vers d’autres sources de pollinisation, comme le bourdon. Le producteur affirme que certains confrères qui ont opté pour ce type d’insectes cet été auraient d’ailleurs obtenu de bons résultats.
Pas « d’explosion » prévue
De son côté, le président des Apiculteurs et apicultrices du Québec, Raphaël Vacher, accueille favorablement cette nouvelle exigence de la Financière, malgré le contexte difficile que vivent les apiculteurs de la province cette année. « On est contents, car c’est franchement pertinent pour les rendements de bleuets. Avant, il n’y avait aucune exigence [en matière de pollinisation] et ce n’était pas normal », estime-t-il.
Puisque la mesure ne touchera qu’un petit nombre de producteurs de bleuets, M. Vacher n’appréhende pas « d’explosion » des demandes en pollinisation. Il signale néanmoins que plusieurs autres facteurs que celui-là exercent déjà une pression à la hausse sur le prix pour la prochaine saison, dont l’inflation et, plus particulièrement, le prix élevé du diesel, ainsi que l’augmentation continuelle des demandes pour la pollinisation.