Économie 1 juin 2018

Des millions de dollars pour la main-d’œuvre agricole

Pour s’attaquer au problème criant de pénurie de travailleurs, le gouvernement du Québec a annoncé des mesures assorties d’une enveloppe budgétaire de 810 M$ sur cinq ans. Plusieurs d’entre elles s’appliquent au secteur agricole. La Stratégie nationale sur la main-d’œuvre a été lancée officiellement le 22 mai par le premier ministre. 

« On est très heureux que le gouvernement mette l’accent sur l’emploi », a commenté Denis Roy, consultant en immigration à l’Union des producteurs agricoles (UPA), qui souhaite contribuer à peaufiner la Stratégie avec la Commission des partenaires du marché du travail.

« C’est une bonne stratégie à long terme, mais je ne suis pas certain que ça règle le problème à court terme », indique Dimitri Fraeys, vice-président aux affaires économiques du Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ). Il aurait souhaité la mise en place de mesures immédiates pour raccourcir les délais et donner plus de flexibilité au Programme des travailleurs étrangers temporaires.

Mesures pour l’agroalimentaire

Une quinzaine des 47 mesures de la Stratégie pourront probablement s’appliquer dans les secteurs agricole et agroalimentaire. 

D’abord, un montant de 17,8 M$ sur cinq ans servira à des mesures de rétention des travailleurs étrangers temporaires. L’UPA souhaiterait que ces derniers puissent bénéficier de cours de francisation et que le niveau des tests obligatoires de français pour obtenir la résidence permanente soit abaissé, sachant que le contact avec cette langue sera constant par la suite en région.

Une vision « intégrée et cohérente » de la valorisation des professions de certains secteurs (bioalimentaire, touristique, maritime) est également prévue et sera dotée d’un budget de 6,3 M$. Des visites d’entreprises pourraient compter parmi les moyens utilisés pour faire découvrir les métiers.

Un montant de 1,75 M$ au total (0,4 M$ par an) sera aussi consacré à payer une partie des coûts de transport des travailleurs agricoles des grandes villes vers les fermes. Autre élément à soulever, une somme de 1,5 M$ servira au ministère québécois de l’Agriculture pour bonifier la formation en ligne pour le secteur bioalimentaire.