Économie 14 septembre 2017

Libre-échange – Lessard insatisfait des annonces d’Ottawa

La décision du fédéral de fermer son Programme d’investissement pour fermes laitières risque d’entraîner des débordements, craint le ministre de l’Agriculture du Québec, Laurent Lessard.

« Ça pourrait tourner en frustration, cette affaire-là, si les ponts n’étaient pas rétablis », a confié le ministre Lessard en entrevue avec La Terre. Ce dernier indique avoir fait part de sa déception à son homologue fédéral, Lawrence MacAulay. Il dit avoir reçu l’assurance d’obtenir la répartition des 250 M$ sur cinq ans prévus dans le programme afin de contrer les impacts négatifs de l’arrivée prochaine de fromages européens.

Laurent Lessard indique avoir demandé à son homologue fédéral « d’accélérer » le versement des 250 M$ prévus sur cinq ans. Il rappelle aussi que Québec a prévu une somme de 95 M$ dans son dernier budget afin de favoriser la modernisation des bâtiments agricoles.

« On lui demande, ajoute le ministre, de laisser le programme ouvert afin de donner une chance au monde de faire une demande pour convertir leur idée en projet. Si on manque d’argent, au moins j’ai la base qui me permet de travailler, d’accélérer le processus. »

« Il y a une croissance dans le secteur laitier, poursuit-il, qui est en demande constante dans le lait de transformation. Il y a une opportunité d’investissement. S’ils le font bien, on va réussir à passer au travers. »

Contingents d’importation

« Déception », « surprise », « en deçà des attentes »… Laurent Lessard manque de mots pour décrire sa réaction à l’annonce d’Ottawa concernant l’allocation des quotas de fromages européens. Rappelons qu’en vertu de l’accord de libre-échange avec l’Europe, le gouvernement fédéral a concédé la moitié de ces quotas d’importation aux distributeurs. Cette décision a provoqué la colère des fromagers et de l’industrie laitière parce que les distributeurs ne subiront aucun préjudice à la suite de l’arrivée de 17 500 tonnes supplémentaires de fromages européens.

« On a de la difficulté à comprendre ce qui a été annoncé et ce qui a été livré, déclare le ministre de l’Agriculture. Est-ce que les Européens ont insisté pour avoir des quotas aux distributeurs afin de s’assurer que des produits allaient passer? On est déçus, parce que ce n’est pas de même qu’on nous a présenté ça. »