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Le test d’utiliser des boîtes de carton plutôt que des sacs de plastique pour vendre leurs pommes n’a pas connu le succès espéré par Les Vergers Paul Jodoin. Lancé tout juste avant le début de la pandémie, l’emballage recyclable n’a pas été conservé par la majorité des chaînes participantes. L’aventure se poursuit uniquement pour deux variétés avec Costco, soit la Honeycrisp et la Smitten. Walmart présente aussi la Smitten en boîte.
« On s’est fait dire qu’il manquait de visibilité avec les boîtes, que les gens ne voyaient pas assez les pommes. On n’a pas eu plus d’infos », soutient Pierre Jodoin, copropriétaire et vice-président des ventes et du marketing de ce verger situé à Saint-Jean-Baptiste, en Montérégie.
Ce dernier croit que la pandémie, qui a accaparé beaucoup l’attention, explique en partie ces résultats, mais estime surtout qu’il est laborieux de changer des habitudes. « Les sacs sont utilisés depuis plusieurs années. Quand on instaure de nouveaux concepts, les chaînes se demandent si elles vont vendre autant », indique-t-il. Le carton a aussi connu une hausse de coût importante dans la dernière année, mais selon Pierre Jodoin, la différence de prix entre l’emballage de plastique et celui de carton n’est pas « extrême ».
Trois éléments décisifs
Selon Stéphane Lacasse, directeur des affaires publiques et gouvernementales à l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADAQ), trois éléments font en sorte qu’un tel projet peut fonctionner ou non. « Ça dépend de l’espace que ça prend en magasin versus les sacs en plastique, du coût supplémentaire et de la réponse des clients, résume-t-il. Si plus de producteurs l’offrent, ça devient plus simple et plus intéressant pour les détaillants [de vendre dans des emballages en carton]. »
Pour l’instant, aucune initiative collective n’est dans les plans, tant de l’ADAQ que des Producteurs de pommes du Québec ou de l’Association des emballeurs de pommes du Québec, pour inciter à utiliser davantage le carton ou un emballage plus écologique. Malgré ce fait et les résultats de son essai, Pierre Jodoin assure qu’il n’abandonne pas l’idée. « Un jour, on va devoir faire des changements. On n’aura pas le choix. Avec les changements climatiques, ça va urger. Je m’attends à ce que dans dix ou quinze ans, il y ait un changement de packaging », affirme-t-il.