Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Depuis les trois dernières années, le rythme de croissance de la valeur des terres s’est accéléré au Québec. L’économiste en chef de Financement agricole Canada (FAC), Jean-Philippe Gervais, l’a souligné en commentant le rapport 2021 de la valeur des terres dévoilé le 14 mars. « Le rythme d’augmentation de la valeur des terres au Canada a augmenté, mais au Québec, c’est encore plus évident, soutient-il. On avait 6,4 % en 2019, 7,3 % en 2020 et 10 % en moyenne en 2021 et ça contraste avec les trois années précédentes. »
Un effet d’entraînement, occasionné par la hausse des prix des dernières années dans les régions limitrophes de Chaudière-Appalaches et de l’Outaouais, a causé les plus importantes augmentations de 2021. La croissance y a été respectivement de 15 % et de 14,3 %. Alors que la croissance était nulle en 2020 en Montérégie, la région a enregistré une hausse de 13,9 % l’année dernière.
Le rythme de croissance est toutefois appelé à ralentir en 2022. L’économiste s’attend à quatre augmentations de taux d’intérêt de la Banque du Canada dans la prochaine année, ce qui fera augmenter les taux d’emprunt à court terme. Il soutient toutefois que la demande pour les produits québécois est présente sur les marchés et que si les producteurs maintiennent de bons rendements et revenus, ce sera suffisant pour soutenir la valeur des terres.
Les producteurs invités à se préparer à toutes les éventualités
Dans le contexte actuel de volatilité des marchés et de hausse des prix, l’économiste en chef de Financement agricole Canada, Jean-Philippe Gervais, invite les producteurs à se munir d’un plan de gestion des risques à la ferme pour la prochaine année. « Quelles sont les attentes des entreprises par rapport aux revenus futurs si on fait des hypothèses de rendement moyen ou si on fait des hypothèses de prix qui peuvent et qui vont à un certain moment redescendre? Tout ceci est à considérer dans un plan de croissance ou de gestion des risques de l’entreprise », dit-il.
Le prix payé pour une terre doit s’insérer dans une perspective de croissance, croit M. Gervais, puisque le prix des terres par rapport à leur valeur productive à l’hectare est actuellement à son plus haut. « Quand des achats de terres s’insèrent dans un plan stratégique de développement, historiquement ç’a été une formule qui a porté fruit, mentionne-t-il, de bâtir de l’équité à l’intérieur de l’entreprise, de posséder une partie des actifs et peut-être compléter une partie des terres qui nous manque en [les louant]. »
L’économiste invite également les producteurs à observer les variations de la valeur marchande des terres sur plusieurs années avant d’en considérer l’achat et à les inclure dans leur plan de croissance. Au Québec, les régions ayant connu de fortes augmentations en 2020 ont rencontré un ralentissement en 2021. Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, la hausse moyenne de la valeur des terres enregistrée est nulle cette année, alors qu’elle était de près de 20 % en 2020. En Estrie, elle s’est dépréciée de 28,9 % en un an. Après avoir été de 32,4 % en 2020, la hausse a été de 3,5 % en 2021.