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Avec l’homologation en octobre de la nouvelle Convention de transport du lait, dont la portion liée aux tarifs était échue depuis 2020, les frais de transport assumés par les producteurs, excluant les coûts de carburant, sont indexés rétroactivement de 8,4 % pour la période de novembre 2020 à octobre 2021 et d’un autre 4,7 % pour celle de novembre 2021 à octobre 2022.
Cet ajustement tient compte des coûts pour les transporteurs qui ont bondi ces dernières années, notamment en ce qui a trait aux salaires de la main-d’œuvre, à la valeur de l’équipement, aux assurances, à l’entretien et à la réparation des camions. Les hausses consenties les années précédentes étaient plutôt de l’ordre de 3,5 %.
« Quand on essaie d’estimer l’effet de ces coûts de transport sur votre taux mensuel de transport, en excluant les variations pour le diesel qui continuent à [représenter] des coûts importants, c’est globalement une augmentation de 10 % qui est envisagée », a indiqué la directrice de la recherche économique aux Producteurs de lait du Québec (PLQ), Florence Bouchard Santerre, le 17 novembre, lors des Journées de réflexion 2022 organisées par son organisation.
Le taux de transport du lait payé par les producteurs est calculé selon une formule mensuelle incluant l’application des contrats avec les transporteurs fixés annuellement et les coûts de carburant, qui eux, varient tous les deux mois, selon le prix du diesel à la pompe. Durant les 12 mois se terminant en juillet 2022, le coût du transport du lait au Québec a été en moyenne de 2,72 $/hl, en incluant l’effet pour les derniers mois de la hausse des coûts du diesel, mais en excluant les nouvelles indexations, a précisé à La Terre le porte-parole des PLQ, François Dumontier.
« On peut s’attendre maintenant à ce que 3,50 $/hl, et un peu plus, soit la nouvelle réalité au fur et à mesure des renouvellements des contrats de transport », a mentionné aux producteurs Mme Bouchard Santerre, précisant que des avances avaient déjà été versées aux transporteurs en prévision du plus récent contrat, lors des paiements de juin, juillet, août et octobre 2022. Les producteurs ont donc déjà assumé une partie des hausses de coûts.
Aussi, une mise à jour des paramètres dans la formule d’établissement des tarifs, notamment le calcul plus précis des temps de déplacement et l’augmentation de la capacité des citernes s’ajoutent à la nouvelle convention pour alléger les frais.
En entrevue, le directeur général de l’Association des transporteurs de lait du Québec, Luc Bournival, a soutenu que les indexations rétroactives sont justifiées, compte tenu, entre autres, des prix pour les pièces de camions qui ont bondi. « Les coûts de main-d’œuvre jouent pour beaucoup aussi. Les bons chauffeurs se font offrir de bonnes conditions et de bons salaires [ailleurs] », dit-il, estimant que les membres qu’il représente doivent rester compétitifs pour pérenniser la main-d’œuvre. D’autres entreprises, dont Prolait Transport, Agropur et Nutrinor, font aussi partie des signataires de la Convention.
Le président des PLQ, Daniel Gobeil, reconnaît de son côté que les négociations ont été longues et ardues pour en arriver à cette entente, mais estime qu’il fallait accorder ces hausses de tarifs pour s’assurer d’un service de transport de qualité, considérant que le lait est un produit hautement périssable.
Si l’ensemble des normes établies entre les transporteurs et les producteurs dans la nouvelle convention est valide jusqu’en 2024, la portion des tarifs, elle, est renouvelée annuellement. Les négociations sont déjà amorcées pour l’indexation des tarifs de novembre 2022 à octobre 2023.