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Lors du dernier trimestre, soit du 1er janvier au 31 mars, 30 dossiers d’insolvabilité en milieu agricole ont été répertoriés pour tout le Canada, ce qui ne représente aucune hausse puisque, pour la même période en 2023, la statistique était égale : 30 dossiers d’insolvabilité, rapporte Étienne Fiset, associé et syndic autorisé en insolvabilité chez Raymond Chabot.
Or, c’est tout le contraire du secteur commercial, analyse-t-il.
Sur une base annuelle, la différence est aussi frappante. Pour les 12 mois se terminant au 31 mars 2024, 86 dossiers d’insolvabilité en milieu agricole ont été répertoriés pour tout le Canada contre 76 pour l’exercice de 2023, une hausse de 13 %. Raymond Chabot Grant Thornton indiquait, dans un communiqué du 6 juin dernier, que la situation en matière d’insolvabilité des entreprises est très préoccupante, avec une hausse de 62,8 % du nombre de dossiers d’insolvabilité en avril 2024 par rapport à avril 2023.
Comment expliquer cette différence?
« C’est dur à dire! Je sais que le commercial, c’est un secteur où c’est tough [difficile]. Ils ont été touchés de façon assez importante par la pénurie de main-d’œuvre, l’augmentation du coût de leurs intrants, des baisses de ventes pour certains. Peut-être que les agriculteurs ont des actifs importants, des terres, de l’équipement, qui fait en sorte que l’ensemble de leurs créanciers est plus patient », dresse comme hypothèse M. Fiset.
La valeur des fermes à un niveau record
Dans son bilan du secteur agricole, publié le 20 juin, Statistique Canada indique que la valeur de l’actif total en agriculture a progressé de 7,2 %, pour atteindre 923,5 G$ au 31 décembre 2023. Toutes les provinces ont vu leurs fermes enregistrer une croissance de la valeur de leur actif total, sauf la Colombie-Britannique, qui affiche une décroissance de -1,2 %. La Saskatchewan mène, devançant le Canada avec une hausse de 10,5 %, suivie, au 2e rang, du Québec (+ 8,6 %), qui devance l’Ontario (+7,7 %).
Cette croissance découle presque entièrement des immobilisations agricoles, dont la hausse est en grande partie attribuable à la forte croissance de la valeur des terres agricoles, malgré la hausse des taux d’intérêt. La croissance a été stimulée par la stabilité de la demande, l’offre limitée de terres agricoles et l’augmentation des recettes des entreprises agricoles, indique Statistique Canada dans son rapport.