Au Québec, la production de sirop d’érable reste une activité qui passionne et unit des milliers de familles. En avril 2021, les traditions du temps des sucres ont été reconnues comme patrimoine immatériel du Québec par le gouvernement québécois, puisqu’elles se perpétuent de génération en génération et sont liées à l’identité québécoise.

Cela a même fait en sorte que le Québec se positionne, depuis des décennies, comme leader en production acéricole avec 72 % de la production mondiale. De quoi être fier!

Pour devenir un grand joueur dans cette industrie, des lois et réglementations ont été mises en place afin d’encadrer la production. Toutefois, le Québec étant fier de son patrimoine et de ses traditions, on permet à quiconque veut produire et vendre son sirop d’érable en petits contenants de le faire, et ce, sans détenir de contingent. Une condition primordiale doit être respectée cependant : que la vente soit faite directement aux consommateurs.

Comment définit-on la vente directe aux consommateurs?  

1. Elle vise l’eau d’érable, le sirop d’érable et tous les produits dérivés de l’érable faits par un producteur acéricole à partir de son érablière et qui ont été emballés par ce producteur dans ses installations;

2. Par producteur acéricole, on entend le producteur lui-même, sa famille immédiate, un actionnaire ou sociétaire, s’il y a lieu, et les salariés du producteur;

3. Elle doit être faite dans un contenant de cinq litres ou kilogrammes et moins;

4. Elle doit être faite du producteur acéricole directement à un consommateur;

5. Par consommateur, on entend la personne elle-même, sa famille immédiate et ses proches dans la mesure où il n’y a pas de vente ou revente du produit avec marge bénéficiaire ou exploitation d’une entreprise à cet effet;

6. Le paiement au producteur doit provenir exclusivement et directement du consommateur;

7. Les ventes faites dans un endroit public ou un local loué par un producteur acéricole sont considérées comme étant faites directement au consommateur si elles respectent les conditions suivantes :

a. Le kiosque ou local où se trouvent les produits acéricoles du producteur est administré et tenu exclusivement par le producteur,

b. Les préposés à la vente, dans le kiosque ou le local loué, sont de la famille immédiate du producteur, ou sont ses proches ou sont les employés de celui-ci,

c. Le produit de la vente appartient exclusivement au producteur acéricole.

Pour un producteur exploitant une cabane à sucre commerciale (de type restaurant), l’eau d’érable, le sirop d’érable et les produits transformés provenant de son érablière servis et vendus sur place sont considérés comme des ventes directes au consommateur dans la mesure où ils respectent l’ensemble des critères décrits ci-dessus.

En sol québécois, que l’on soit une grande entreprise acéricole ou que l’on produise du sirop d’érable pour son propre plaisir, chacun peut vendre sa production à un consommateur. D’ailleurs, en 2018, pour aider les consommateurs à trouver un acériculteur ou une acéricultrice dans leur région, les PPAQ ont lancé erabledici.ca. Cette plateforme Web met de l’avant les érablières et leurs produits. L’inscription est entièrement gratuite et ouverte à tous les types d’érablières qui désirent profiter d’une plus grande visibilité.

Caroline Cyr, Producteurs et productrices acéricoles du Québec